[TYSSOT DE PATOT (Simon)].
In-12 de (8)-508 pp., veau havane, dos orné nerfs, tranches rouges (reliure de l'époque). Édition publiée l'année de l'originale. Figure gravée en frontispice : Portrait du Philosophe Jacques Massé. Tiré de la Biblioteque de Mylord Bulinbroke.« Odyssée philosophique : Wijngaarden refuse de parler de pré-robinsonnade, l'analogie étant trop incidentelle. Un double naufrage mène le voyageur à l'île de Bustrol, pays divisé en cantons égaux et symétriques. La polygamie y règne, il n'y a point de misère, tout le monde y est égal sous un régime de propriété individuelle et un semblant de gouvernement. Le voyageur revient, est condamné aux galères par l'Inquisition puis fait un dernier naufrage qui donne l'occasion à de violentes attaques des religions révélées » (Hartig).« Alors que le modèle des utopies philosophiques s'affadit, la faveur de la veine utopique perdure néanmoins dans le roman grâce aux riches possibilités d'hybridation avec les genres nouveaux du récit de voyage, du témoignage de naufrage ou des pseudo-mémoires à la forme personnelle. Les Voyages et aventures de Jacques Massé (annonçant Robinson Crusoe) témoignent d'un scepticisme certain à l'égard des leçons de sagesse politique produites au royaume d'utopie : ils instruisent en creux le procès de la stylisation cérébrale et de la planification philosophique qui serait coupée de l'expérience de l'homme réel. Cette méfiance à l'égard de connaissances provenant d'un dehors idéal se manifeste par une revendication assumée du romanesque (aventures de la circulation des montres) et par une réinscription du désir et des péripéties amoureuses en plein coeur de l'épisode utopique » (J. Berthold, Connaissance et désir en utopie : à propos des Voyages et aventures de Jacques Massé de Tyssot de Patot).Très bon exemplaire.Hartig, p. 38 ; Aubrey Rosenberg, Tyssot de Patot and his world, 1655-1738, p. 67) classe cette édition B2.
LESSIUS (Leonardus).
Petit in-8 (11 x 17,5 cm) de (8)-145-(4) pp. (sign. *4 A-I8 K4, le dernier blanc), vélin dur à rabats, titre manuscrit sur le dos répété sur le plat supérieur, traces de lacet (reliure de l'époque). Édition originale de tirage B dont le monogramme IHS de la Compagnie de Jésus qui orne le titre (46 x 46 mm) diffère de la vignette de titre du premier tirage (Imhof).Petit livre de controverse et d'apologétique du jésuite flamand Leonardus Lessius (Brecht 1554 - Louvain 1623) professeur de théologie au collège de jésuites de Louvain (1585-1600) qui suscita de nombreuses conversions parmi les protestants dont Jean de Nassau ; apprécié par François de Sales, le Quae fides et religio sit capessenda consultatio (« Consultation sur le choix à poser en matière de foi et de religion ») fut souvent réimprimé et traduit en flamand, allemand, italien.Marque typographique de Joannes Moretus (1543-1610) qui avait hérité du matériel et du fonds de la librairie de Christophe Plantin. Provenance : Stephanus Weymsius (1553-1633) contemporain de Lessius et comme lui professeur au collège de jésuites de Louvain (ex-libris manuscrit sur le titre D. Stephano Weims Coll. Lovaniensie Soc. Jesu. DD.).Très bon exemplaire conservé dans sa reliure d'époque. Vélin légèrement noirci.Sommervogel, IV, 1731, 6 ; Desgraves 1919 ; Imhof, Jan Moretus and the Continuation of the Plantin Press, p. 310, I, L-6, p. 310.
MONTCHRESTIEN (Antoine de).
In-12 de (22)-394-(3) pp., maroquin rouge, dos à nerfs, tranches dorées (Cuzin). Deuxième édition collective en partie originale : « Hector » est publié ici pour la première fois. Le titre-frontispice est gravé par Léonard Gauthier.Antoine de Montchrestien (1575-1621) est une figure marquante de l'histoire de la tragédie ; il commence très tôt, avec succès : Sophonisbe jouée et publiée à Caen en 1596 marqua François de Malherbe, et à sa demande elle fut modifiée, sous la forme de La Carthaginoise ou la liberté en 1601. La même année il écrit La Bergerie, Les Lacènes, David ainsi qu'Aman, L?Escossoise, ou le Desastre, qui devient en 1604 La Reine d?Escosse, et la même année Hector.Antoine de Montchrestien est ainsi l'équivalent de Robert Garnier, mais en version protestante. Lui aussi représente la faction royale, mais en espérant la faire pencher du côté protestant, alors que Robert Garnier est du côté catholique. Réfugié en Angleterre à la suite d'un duel, Montchrestien, à son retour en France, créa une manufacture d'ustensiles et d'outils à Chatillon-sur-Loire et publia son Traité d'économie politique. Avec l'expression « économie politique » qu'il forgea, il fut l'un des premiers à affirmer l'importance décisive dans la vie sociale des activités économiques de production et d'échange des biens.Provenance : baron du Charmel (ex-libris) ; ne figure pas au Catalogue de livres anciens, rares et curieux et de bons livres modernes provenant de la bibliothèque de M. le Baron du Charmel (1944). Bel exemplaire.Brunet II, 1847 ; Tchemerzine-Scheler IV, 916a ; Frère, Manuel du bibliographe normand, II, p. 320.
ÉON (Charles de Beaumont, chevalier d').
13 vol. in-8, veau marbré, dos orné à nerfs, pièces de titre et de tomaison en maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Oeuvres du célèbre chevalier d'Éon où se trouvent réunis ses très nombreux travaux de politique qui témoignent d?un esprit observateur.D'une famille de juristes, avocat au Parlement, Charles de Beaumont, reçut du prince de Conti une mission à la cour de Russie en 1755 ; agent secret du roi, il est « lectrice » de la Tsarine Élisabeth sous un déguisement féminin. Entré dans la carrière des armes en 1761, il devint secrétaire d?ambassade en 1762, puis ministre plénipotentiaire, avant de recevoir de Louis XV la croix de Saint Louis. Éon révéla que le ministre protestant Gibert « trafiquait » par Rouen et Dieppe l?envoi de protestants dans les colonies anglaises ; des menées hostiles et des médisances, ainsi que les discussions auxquelles on se livra sur son sexe, le contraignirent à revenir en France. Vergennes et Maurepas l?obligèrent à paraître dans le monde sous l?aspect de la « chevalière d?Éon ». I. Tableau historique & politique de la république de Pologne. Recherches historiques sur la province d'Alsace. II. Recherches sur les Royaumes de Naples & de Sicile. III. Abrégé Chronologique de l'Histoire sacrée, Ecclésiastique, & des Papes. IV. Pensées, Recherches, Observations sur le Commerce & la Navigation . Remarques importante sur le Célibats, examen de la Banque de Law. V. Recherches sur la Russie, sur les Loix, le commerce, monnoie. Traité de commerce entre la Russie & la Grande Bretagne. VI. Histoire impartiale d'Eudoxie Foederowna ; ordonnance de PierreI. Observation sur les revus & les dépences de la République de Gênes. De l'sle de Corse. VII. Observations sur le Royaume d'Angleterre : douanes, finances, population, Compagnies de commerce. VIII. Possessions de l'Angleterre dans l'Amérique : Nouvelle Angleterre, Nouvelle Yorck, Pensilvanie, Géorgie, Virginie, Maryland. - Le Canada. - Plantations et commerce de ces colonies. IX. Régie des bleds en France. Mendians et enfans trouvés. Gabelles, aides, taille. X. Détails général des finances de France. Impôts du clergé. XI. Origine et progrès de la taille en France. XII. Détail générale de toutes les parties des finances du Royaume. Mémoires sur le Domaine d'Occident. Situation des François dans l'Inde avant 1763. XIII. Table générale des Matières.Bel exemplaire. Kress, 4765 ; INED, 1735 ; Stourm, 122, 140.
Rattier (Paul-Ernest de).
In-16 de 128 pp., chagrin ocre, couverture imprimée conservée (reliure ancienne). Édition originale peu commune de cette critique sévère des moeurs du Paris moderne suivie de considérations sur la décadence de la capitale au point de vue moral en 1857, l'année où paraissait le recueil de Charles Baudelaire Les Fleurs du Mal.« Le vrai Paris est naturellement une cité noire, boueuse, maleolens, étriquée dans ses rues étroites, fourmillant d?impasses, de culs-de-sac, d?allées mystérieuses, de labyrinthes qui vous mènent chez le diable ».Envoi autographe signé de l'auteur : à Monsieur Édouard Thierry hommage respectueux (?) P.E. de Rattier. Édouard Thierry (1813-1894) conservateur administrateur de la Bibliothèque de l'Arsenal et administrateur de la Comédie française du 22 octobre 1859 au 8 juillet 1871. Lacombe, Bibliographie parisienne, 1006.
[Wimpffen (Pierre-Christian de)].
In-8 de (4)-352 pp., veau fauve marbré, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Édition originale attribuée au baron Pierre-Christian de Wimpffen par Barbier ou à Félix de Wimpffen par Weller, sans doute publiée à Yverdon en Suisse. Commentaires des mémoires de Claude-Louis comte de Saint-Germain ministre de la Guerre de Louis XVI en 1775, mémoires techniques qui énonçaient les principes à l'origine de la refonte radicale de l?armée française auxquels le ministère de Saint-Germain (1775-1777) a attaché son nom. « [Ces Commentaires] sont naturellement empreints de vives passions de l?époque, également outrés dans l?éloge et dans le blâme. Lié de longue date avec le comte de Saint Germain, le baron Pierre-Christian de Wimpfen fut dès 1775, un de ses plus ardents auxiliaires, quand les critiques acerbes qu?il se permit firent éclater entre eux une violente rupture. Son livre a gardé les traces de cette âpre querelle. Il discute d?ailleurs plus qu?il n?expose les idées du ministre, cherchant surtout à mettre en lumière ses opinions personnelles et à faire prévaloir ses plans. L?ouvrage a paru en 1780, à une époque où le crédit du prince de Montbarrey (secrétaire d'État à la Guerre, 1777-1780) fort ébranlé faisait prévoir sa retraite prochaine. Les éloges ampoulés du Roi, de la Reine et de Necker, que M. de Wimpffen a glissé dans ses dissertations indiquent assez qu?il ne désespérait pas d?être appelé à son tour à la place qu?avait occupée M. le comte de Saint Germain. » [Léon Mention, Le comte de Saint-Germain et ses réformes 1884].Le texte des Commentaires entrecoupe celui des Mémoires. Pierre-Christian de Wimpfen (1725-1781), maréchal des camps et armées du roi, colonel commandant du régiment de la Marck, fut commandant de l'Ordre royal et militaire de Saint- Louis. Félix de Wimpfen (1745-1814), baron, officier ayant participé à la guerre de sept ans et à la guerre d'indépendance des Etats-Unis, fut député de la noblesse de Caen aux États Généraux et commandant en chef de l'armée des côtes de Cherbourg. Il fut maire de Bayeux?.Bel exemplaire à grandes marges.Barbier, I, 647.
LEBEAU (Pierre-Adrien).
Gravure en taille-douce (16 x 11,2 cm), encadrée. Portrait gravé par Pierre-Adrien Lebeau (1744-1817) d'après Claude Louis Desrais (1746-1816).En buste de profil à gauche, dans l'uniforme de Capitaine de Dragons. Médaillon ovale, cantonné en bas par divers attributs se rapportant à la carrière de l'aventurière, indiquée sur la tablette, au dessous de son nom : « a été Avocat au Parlement, Censeur Royal, Capitaine de Dragons, Chevalier de St Louis, Ministre Plénipotentiaire de France à la Cour d'Angleterre.Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, 13, article Le Beau, n°42 ; Hennin, Inventaire de la collection d'estampes relatives à l'histoire de France, léguée en 1863 à la Bibliothèque nationale par M. Michel Hennin, 1877-1884, n°13309.
In-12 de (22)-382 pp., 1 f.n.ch. (catalogue de Charles Osmont), veau brun, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches mouchetées (reliure de l'époque). Édition originale, publiée posthume par Louis Ellies du Pin d'après les papiers de l'auteur, constituée de neuf dialogues dont deux attribués à l'éditeur.« Ces neuf dialogues posthumes sur le quiétisme représentent une vulgarisation satirique des débats entourant la théorie et la pratique du quiétisme à la fin du XVIIe siècle. Le quiétisme, dont Mme Guyon est la représentante française la plus influente et la plus controversée, encourage la passivité et l?inaction dans une forme d?ataraxie chrétienne. Le quiétiste s'abandonne à la contemplation, sans craindre Dieu ni espérer le salut, mais simplement dans l'attente de l'inspiration divine. » (Richard Parish, French Studies, v. 61, no. 4, octobre 2007, p. 514). Très bon exemplaire en reliure d'époque.Tchemerzine-Scheler, III, p. 814 ; Brunet, III, 723.
In-4 de 718 pp., veau brun granité, dos à nerfs, tranches rouges (reliure de l'époque). Deuxième édition, très augmentée, de cet ouvrage rempli d'érudition, connu sous le nom de Mascurat, l'un des interlocuteurs que Naudé introduit dans ses dialogues. « On sait que cet ouvrage, appelé vulgairement Mascurat est de Gabriel Naudé, bibliothécaire du Cardinal de Mazarin. Souvent consulté et cité par les bibliographes, il est du petit nombre des livres où la science s'allie au bon sens, à l'esprit et à la gaieté. La première édition a paru en août ou septembre 1649. Elle a été tirée à 250 exemplaires seulement. Apparemment, l'édition a été bien vite épuisée, car Naudé en a publié, en 1650, une seconde qu'il a augmentée de plus de 200 pages. Toutes deux, aujourd'hui sont rares » (Moreau).L'ouvrage est présenté sous forme de dialogue entre un imprimeur et un colporteur, Mascurat de Saint-Ange. Ils sont au cabaret, boivent et mangent des harengs en faisant assaut d'érudition. Il y est beaucoup question de livres et Naudé, plus bibliothécaire que jamais, développe l'idée moderne de voir les bibliothèques ouvertes à tous.Très bon exemplaire.Moreau, Bibliographie des Mazarinades, II, 1769.
In-4 de 348 pp. et (48) pp. d'index (sign. A-Z-Aa-Zz-Aaa-Ccc4, Ddd2), demi-veau havane, dos orné (reliure du XIXe siècle). Première impression de la Grande Chartreuse à La Correrie, et deuxième édition des statuts des Chartreux après l'édition parisienne imprimée en 1582 (H. Theodorici).« Le plus ancien produit de l'imprimerie de la Correrie est daté de 1681 Nova Collectio statutorum ordinis Carlttsfensis. C'est un livre fort rare que possédait Baluze et la bibliothèque de Grenoble, qui s'est enrichie à la Révolution des dépouilles de la Grande Chartreuse, conserve cet ouvrage, qui pourrait être rendu au couvent » (Deschamps). Deschamps, 366-367 ; Magnien, Bibliographie des ouvrages des presses de La Correrie (Bulletin du bibliophile, 1896), n°3 ; Hubert Élie, Les Éditions des Statuts de l'ordre des Chartreux, 1943, p. 139 sq.Dom Innocent Le Masson (1627-1703), général de la Chartreuse de La Correrie à partir de 1675, prit l?initiative en 1680 d?y installer des presses confiées dans un premier temps de 1681 à 1685 à Laurent Gilibert, imprimeur juré de Grenoble, puis Antoine Frémon de 1686 à 1689, André Gallé en 1689, Claude Faure de 1690 à 1695 et André Faure de 1697 à 1700 qui mit un terme à vingt années d'imprimerie particulière au monastère. Quarante-huit impressions de livres liturgiques cartusiens mais aussi les principaux ouvrages spirituels du frère Le Masson sont sorties des presses de La Correrie.Le matériel de l?imprimerie particulière de La Correrie fut vendu, au commencement de la Révolution, à deux imprimeurs grenoblois : F. Cadou et David aîné, qui s?installèrent, place Égalité. En 1803, la bibliothèque de la grande Chartreuse fut apportée à Grenoble et placée dans une des salles de la bibliothèque publique.1° Ordinatio capituli generalis anni 1679, in majori cartusia celebrati, pro secunda editione, secundæ et tertiæ partis statutorum, facienda. 2° Ordinatio capituli generalis anni 1680 (de eadem materia). 3° Prologus in novam statutorum ordinis collectionem. A la suite : Bullæ quoedam pontificiae ex codice privilegiorum ordinis assumptæ, ex illis maxime de quibus fit mentio in statutis. In-4 de 35 pp. (sign, a-i2).
Gravure en taille-douce (16 x 11,2 cm), encadrée. Portrait gravé par Pierre-Adrien Lebeau (1744-1817) d'après Claude Louis Desrais (1746-1816).En buste de profil à gauche, dans l'uniforme de Capitaine de Dragons. Médaillon ovale, cantonné en bas par divers attributs se rapportant à la carrière de l'aventurière, indiquée sur la tablette, au dessous de son nom : « a été Avocat au Parlement, Censeur Royal, Capitaine de Dragons, Chevalier de St Louis, Ministre Plénipotentiaire de France à la Cour d'Angleterre.Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, 13, article Le Beau, n°42 ; Hennin, Inventaire de la collection d'estampes relatives à l'histoire de France, léguée en 1863 à la Bibliothèque nationale par M. Michel Hennin, 1877-1884, n°13309.
In-12 (2)-130 pp., maroquin rouge du Levant, dos orné à nerfs, filet à froid sur les plats, fleurons dans les angles, tranches dorées (Vogel). Édition originale tirée à 50 exemplaires sur papier vélin avec mention fictive d'édition.Simon-Pierre Mérard de Saint-Just (1749-1812), maître d'hôtel du comte de Provence, frère de Louis XVI, quitte sa charge en 1782 ; riche, il fait tirer certains de ses ouvrages à très peu d'exemplaires, pour l'intérêt des bibliophiles. Il écrivait en vers et en prose sur des sujets mondains, avec facilité, fantaisie, agrément, mais sans ce qui assure un succès durable. Dans son Manuel de Bibliophilie, Christian Galantaris, parmi les sept exemples de bibliomanes qui illustrent cette typologie, cite Mérard de Saint-Just, justifiant son choix par l'analyse des Réflexions préliminaires qui ouvrent le catalogue. « Bibliomane, Mérard de Saint-Just s'en défend comme d'une maladie (?). Cependant l'examen des 521 ouvrages (en partie inventés ?) de 1783 montre une autre forme de bibliophilisme outré qui n'est rien de moins que de la bibliomanie (?) ». Exemplaire de l'auteur avec quelques additions de sa main (pages 52 à 62) dans une reliure en maroquin du Levant signée Vogel. Petites rousseurs.Un seul exemplaire recensé par le Catalogue Collectif de France (BnF).Gay, III, 98 ; Galantaris, Manuel de Bibliophilie, I, 65.
In-4 de (28)--365-(3) pp., veau brun, dos orné à nerfs, pièce de titre en maroquin rougen (reliure de l'époque). Première édition de la traduction de Adam Vogel, Grand-juge des Gardes Suisses du roi.Portrait de Jean-Victor de Besenval (1671-1736), baron de Brünstat, colonel du régiment des Gardes Suisses, gravé par Claude Drevet d'après Juste Aurèle Messonier.La Constitutio Criminalis Carolina est la loi de l'empire germanique rédigée sous Charles-Quint, dont elle reçut le nom. Amorcée à la Diète d?Augsbourg de 1530, elle fut achevée lors de la Diète de Ratisbonne de 1532. Ce code précurseur fut publié en 1533 en allemand puis en Français à l'usage des conseils de guerre des troupes suisses. Il posait les bases du droit et des procédures pénales qui seront valides dans le monde germanique pendant près de trois siècles.La « Caroline » fut également adoptée dans certains cantons suisses, tels que Fribourg qui l?appliqua de 1741 à 1799 ; puis après la parenthèse napoléonienne, de 1803 jusqu?en 1849. Jusqu?à la Révolution, elle fut appliquée aux troupes suisses placées au service du roi de France, suivant le principe de la personnalité des lois et non celui de la territorialité des lois. Bel exemplaire.
In-4 manuscrit (190 x 305 mm) de (2)-VI-329 pp. à 33 lignes par page, demi-veau blond, dos orné à nerfs, chiffre doré doré au dos (reliure de l'époque). Histoire inédite de Dieppe depuis sa fondation en 912 à 1756 quand éclata une nouvelle guerre avec l'Angleterre, établie par l'historien de la Normandie Charles Renard qui signe la préface, éditeur de travaux régionalistes sous le pseudonyme « bibliophile normand ». L'auteur explique préalablement avoir remis en ordre un manuscrit de sa bibliothèque daté 1754, « Mémoire pour servir à la description de la ville de Dieppe écrite par Louis Clémence Écolier des Frères des Écoles Chrétiennes en la grande classe de Saint Remy » compilation de textes des XVIIe et XVIIIe siècle consacrés à Dieppe. Le texte est suivi de notices sur « quelques hommes célèbres, les églises, chapelles, couvents, hôpitaux et maladeries » dont la Chapelle de St Nicolas de Cote-Cote, la Maladerie de Janval, l?Hôtel-Dieu, l?abbaye de Ste Catherine, l?église paroissiale de St. Jacques, de l?église paroissiale de Saint-Remy, le couvent des Minimes, le couvent des RR.PP. Carmes déchaussés, le couvent des RR. PP. Capucins, le couvent de l?Oratoire, le couvent des Carmélites, Résidence des RR.PP. Jésuites, le couvent des Vésulines, la description de l?hôpital général, l?École des Frères de la doctrine chrétienne, les Quatre charités, les Processions, les stations et serments d?Avent et de Carême, les Saluts, de l?Église titulaire ou succursale des grèves.L'érudit local Charles Renard historien de la Normandie révolutionnaire, publia les Oeuvres politiques de Charlotte de Corday (1863), Dumouriez et les marguilliers de Cherbourg lettres inédites et autographes publiées par M. Ch. Renard, de Caen (1842) ; Rapports de Henri Grégoire faits à la Convention du 22 germinal an II au 24 frimaire an III, réédités par un bibliophile normand (1867).Provenances : l?abbé Julien Loth, curé de Saint-Maclou à Rouen avec son ex-libris gravé par Jules Adeline en 1896, à la devise Quidquid latet apparebit ; prélat du diocèse de Rouen, il fut membre de la Société des antiquaires de Normandie et de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Rouen. Robert Thoumyre (cachet ex-libris) né le 16 février 1883 à Dieppe, député de la Seine-Inférieure de 1919 à 1932, ministre des Pensions (1930), sénateur de la Seine-Inférieure de 1932 à 1940 et président du conseil général de la Seine-Inférieure de 1937 à 1943 (?1947). Ex-libris moderne « J.M. » non identifié.Très beau manuscrit au chiffre « CR » de l'auteur sur le dos de la reliure, soigneusement rédigé à l'encre brune avec un titre calligraphié orné d'une vignette et d'un bandeau aux armes royales ; lettrine illustrée et historiée. Les pages 313 à 320 sont paginées mais laissées vierges avec un simple encadrement au crayon.Frère, I, 363 (Dieppe), II, 455 (Charles Renard).
In-12 de XXXIV-183-(5) pp., veau marbré, dos orné à nerfs, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges (reliure de l'époque). Édition originale. Observations sur le Campus Vocladensis où fut livrée la mémorable bataille de 507 entre Clovis et Alaric II dont l'auteur démontre que Civaux n'a pu être le lieu. Bernard Routh (1695-1768) jésuite irlandais, fit ses études en France et séjourna au collège irlandais de Poitiers. Professeur, il fut rédacteur du "Journal de Trévoux" (1739-1743) puis se retira en Belgique au moment de la suppression de l'ordre des Jésuites (1762) et s'établit à Mons où il devint confesseur de la princesse Charlotte de Lorraine.Ex-libris « E. Cesbron » ; ex-libris au pochoir « 1476 ».Bon exemplaire. Pâle mouillure cornière, un coin frotté, traces de frottement sur la reliure. La Bouralière, Bibliographie poitevine, 462.
In-12 de 1 titre gravé et 51 planches suivies de 51 pp. de texte, vélin souple de l'époque. Nouvelle édition de l'ouvrage de Joseph Boillot « Nouveaux pourtraitz et figures de termes pour user et l'architecture » (Langres, 1592) réduit en petit format.Elle comporte 51 des 55 planches originales de Boillot, regravées sur cuivre et inversées. Les textes, intégralement gravés, reprennent assez fidèlement la version originale. « Publié en 1592 à Langres, cet ouvrage est composé de termes zoomorphes. L'auteur le destine aux architectes et leur propose de substituer à la figure humaine, jusqu'ici usitée pour de tels supports, une figure animale qu'il juge plus prompte à accomplir ce lourd travail de soutien de l'architecture. La proposition n'est pas aussi anodine qu'il y paraît puisque Boillot transgresse une tradition décorative établie depuis l'Antiquité quand piliers, pilastres et colonnes prirent formes de cariatides et d'atlantes » (Élodie Desserle).Joseph Boillot (1546-1605) issu d'une famille de maçons ; on possède peu de renseignements sur sa vie, mais à s'en rapporter aux deux ouvrages qu'il publia, on apprend qu'il exerça à Langres l'emploi de contrôleur pour le roi au magasin et grenier à sel et plus tard celui de garde du magasin des poudres et salpêtres.Provenance : Morell, Intendant-général des sels à Berne (ex-libris imprimé) ; Abraham Küntz (signature).Très bon exemplaire complet. Petit manque marginal de papier au bas d'une planche.Élodie Desserle, L'énigmatique bestiaire de Joseph Boillot ; Paulette Choné, L'ornement zoomorphe comme signe politique : le Recueil de Boillot (1592) et son temps.
In-4 de XXVIII-372-XCII pp., (5) pp. (A Negro song, texte et musique), veau caramel, dos à nerfs, filet doré sur les plats (reliure de l'époque). Édition originale illustrée de 1 portrait, 3 cartes dépliantes, 5 planches et 2 pages de musique.Suite à la mort du major Houghton en 1793, parti explorer le cours du Niger, Mungo-Park (1771-1806) fut chargé par la Société Africaine de Londres, de poursuivre les recherches en Nigritie ; il découvrit et remonta le Niger jusqu'alors inconnu. Il revint en Europe en 1797, avec de nombreux documents qu'il publia avec un grand retentissement.Mungo Park entreprit en 1803 un second voyage dans la même région où il fut tué.« Les Voyages dans l'Intérieur de l'Afrique, ont servi de base à toutes les recherches ultérieures sur le continent africain » (Larousse). Bel exemplaire.PMM, 253.