DAUPHINÉ / CHARTREUSE
A la Correrie, par Claude Faure,1695In-12 de [4] ff., 252 pp., 94 pp.Basane brune granitée, dos à nerfs, titre doré, tranches jaspées (rel. de l?époque). Très rare impression de La Grande Chartreuse en Dauphiné, sortie des presses de Claude Faure, imprimeur grenoblois qui officia à l'adresse de La Correrie entre 1690 et 1695.Edmond Magnien ne l?a pas référencée dans sa «Bibliographie des ouvrages des presses de La Correrie» (Bulletin du bibliophile, Paris, 1896).L'imprimerie de la Grande Chartreuse fut installée en 1680 à La Correrie, près de Grenoble, sous l'impulsion de Dom Innocent Le Masson. Les Chartreux avaient en effet obtenu le 28 avril 1680 un privilège royal leur permettant d?imprimer leurs propres livres liturgiques.Dès 1681 le premier ouvrage sortit des presses.
SALVAING DE BOISSIEU, Denis de.
In-4 de 64 pp. Vélin souple muet ivoire (reliure de l?époque). Première édition de cet ouvrage sur les merveilles (miracles) du Dauphiné.Très soignée, elle est ornée de beaux bandeaux, lettrines et culs de lampes gravés sur bois, ainsi que d?une vignette de titre, d?une grande marque d?imprimeur, d?un colophon agrémenté d?une bordure finement ornée et d?un médaillon reprenant les armes de Salvaing de Boissieu : «D?or, à l?aigle à deux têtes, de sable, membrée, becquée et diadémée de gueules, à la bordure d?azur, semée de fleurs-de-lis d?or» surmontée d?un cimier sommé d?une aigle naissante bicéphale.Salvaing de Boissieu n?avait fait paraître qu?une petite plaquette 6 ans plus tôt uniquement consacrée au Mont Aiguille (Mons inaccessibilis [?], Gratianopoli, Paulum Aubinum, 1632) et devenue introuvable.On ne citait jadis que trois curiosités dauphinoises. L?ouvrage de Boissieu en porta le nombre à quatre dans cette édition, puis plus tard l'auteur jugea à propos de l'élever à sept, comme celui des merveilles du monde. Il fit rééditer alors son livre en 1656 sous le titre de Septem miracula Delphinatus, tout aussi rare que l?édition de 1638.Certains bibliographes ont fautivement attribué cet ouvrage à Scipion Guillet, se laissant abuser par la mention faite au titre, «Autore Scipione Guilleto», qui se rapporte en fait à l?épithalame sur le mariage de Salvaing de Boissieu.Quelques feuillets brunis.Magnifique exemplaire dans sa première reliure de fin vélin ivoire, très pur, portant sur le titre le timbre humide d?Alessandro ALBANI (1692-1779), cardinal italien et collectionneur de sculpture antique, qui fut bibliothécaire du Vatican. Neveu du pape Clément XI, il hérita de sa bibliothèque et fit construire la magnifique Villa Albani. Son cachet représente ses armes : «D'azur à une fasce d'or, accompagné en chef d'une étoile du même de six raies, et, en pointe de trois coupeaux du même».RARISSIME.
VILLIERS DE L?ISLE-ADAM.
In-8, demi-vélin crème à coins à la Bradel, double filet doré soulignant les coins, dos lisse orné, initiales ?H. F.? dorées en queue du dos, tête dorée (frères Asper Genève). ÉDITION ORIGINALE.Recueil posthume considéré comme le testament littéraire de Villiers de L?Isle-Adam. Lors de sa parution chez l?éditeur Quantin en janvier 1890, Villiers était décédé depuis six mois. Avant de mourir, il eut le temps de corriger environ un tiers des épreuves, et de désigner Stéphane Mallarmé et Joris-Karl Huysmans comme ses exécuteurs testamentaires. Ce sont ces derniers qui prirent soin d?établir l?édition.Superbe exemplaire, très frais, dans une élégante reliure de Hans et Jacques Asper.Vicaire VII, 1093. Carteret II, 474. Caillet 11192 : "Axël, c'est l'homme qui refuse la Lumière, l'Espérance et la Vie, pour tomber dans le monde passionnel, où il s'exile du ciel."
CAMUS Albert.
In-8 de 108 pp. Reliure en marquèterie fusionnelle de bois clairs (palmier, érable, koto, citronnier, loupe de bouleau), dos lisse avec titre et auteur à l??ser, gardes de peau velours or, étui (Alain Taral). Deuxième édition de cet ouvrage publié la première fois à Alger en 1937 et que Camus se refusa longtemps à voir republié. Elle comporte une préface originale d'Albert Camus dans laquelle il s?explique longuement sur ce choix, et est illustrée d?une pointe-sèche originale de Hans BELLMER en frontispice, gravée par Cécile Rheims. RARE. Le tirage en a été très restreint, il est limité à 100 exemplaires sur Arches, tous numérotés.Somptueux exemplaire, magistralement relié par Alain Taral.
BRIERE / MIMAUT / L'OBSERVATEUR.
- [BRIERE J.-L.-J.]. Discours prononcé dans l'autre monde pour la réception de Napoléon Bonaparte, le 5 mai 1821, par Louis Fontanes. Paris, Lecouvey frères, juillet 1821. 28 pp. - [MIMAUT Jean-François]. L'Elysée, ou quelques scènes de l'autre monde. Paris, chez tous les libraires, 1821. 126 pp. - [L?OBSERVATEUR]. Nouvelles de l'autre monde sur Napoléon. S.l., s.n., s.d. 14 pp. Soit trois plaquettes reliées en 1 vol. in-8, rel. cartonnage à la Bradel moderne, dos lisse avec titre en long (taches brunes sur 2 ff., très pâle mouillure en tête, un petit manque angulaire à un f. sans atteinte au texte). Le premier opuscule est un pamphlet apocryphe parodiant les discours de réception à l?Académie française. Le second, empreint d?une imagination débridée, décrit avec un humour caustique la réception de Napoléon à l?Elysée après sa mort, comme pouvaient l?être les héros et les gens vertueux dans la mythologie grecque. Quant au troisième, c?est un pamphlet dithyrambique signé « l?Observateur ». Très rare, il n?est connu qu?à un seul exemplaire au CCFr : celui de la BnF. Barbier I, 1027e et II, 95b.
MICHAUX, Henri.
In-12, cartonnage à la Bradel en papier d?aluminium froissé, teinté et verni, décor en relief sur les plats, doublures et gardes volantes en agneau velours, couvertures et dos conservés, boîtes doublée d?agneau velours (Sophie Quentin 2020). ÉDITION ORIGINALE. Tirage unique à 750 exemplaires sur vélin du Marais Crèvec?ur.Émouvant poème de deuil, un des plus bouleversants jamais écrits sur la mort, qui fut inspiré à l'auteur par la disparition tragique de sa femme Marie-Louise Termet en janvier 1948 : alors qu'elle allumait un feu, sa robe s?enflamma et elle fut gravement brûlée ; elle mourut un mois après des suites de ses blessures. Ce texte sans équivalent n'a jamais été repris par Michaux qui s'opposa toujours à sa réédition, allant jusqu'à racheter les exemplaires en vente dans les librairies. Dans une lettre à Paul Celan datée du 11 février 1959, il confie : «Par ces mots, elle vit. Mais notre secret meurt.»L?UN DES PLUS BEAUX TEXTES POÉTIQUES SUR L?AMOUR ET LA MORT.Parfait exemplaire dans une reliure évoquant le feu et les cendres.
BOIS, Jules.
In-12, demi-toile rouge à la Bradel, fleuron doré au dos, non rogné (rel. de l?époque). ÉDITION ORIGINALE et seule parue, ornée d?un beau frontispice d?Henry Colas qui dessina également les costumes de ce drame en un acte et quatre tableaux en vers. Jules Bois avait demandé à Claude Debussy d?en écrire la musique mais ce dernier, enjoué un temps, finira par décliner la proposition au dernier moment. Le drame fut donné le 18 mars 1892 au Théâtre d?Art de Paul Fort. On connaît une lettre de Paul Fort adressée à Adolphe Giraldon, en date du 27 février 1892, où ce dernier est tenu informé du déroulement de la soirée : la pièce de Bois sera représentée aux côtés notamment de deux pièces tirées des Chants de Maldoror et de deux scènes de Vercingétorix, drame en vers d?Edouard Schuré.Exemplaire séduisant, relié à l?époque de cette petite rareté poético-ésotérique.
BOTALLO, Leonardo.
In-8 (167 x 111 mm) de 80 ff., vélin, traces de lacets (rel. de l?époque). Important traité de syllogistique, par Léonard Botal, illustré de 3 petits bois dans le texte.L?auteur, médecin piémontais controversé qui semble avoir mis à la mode les saignées en France, fut le médecin d'Élisabeth d'Autriche, de Henri III, puis de Catherine de Médicis. La science des syllogismes à laquelle se sont intéressés les penseurs de la scolastique au Moyen Âge, et de nombreux philosophes, peut être considérée comme l'ancêtre de la logique mathématique moderne. Elle a été enseignée jusqu?à la fin du XIXe siècle.Le syllogisme, dont le fameux«Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel» en est peut-être l?exemple le plus connu, est un raisonnement logique mettant en relation au moins trois propositions: deux ou plus d'entre elles, appelées «prémisses», conduisent à une «conclusion». Aristote a été le premier à le formaliser dans son Organon.Extrêmement rare. Bel exemplaire en plein vélin d?époque.Provenance : Ex-libris manuscrit Laurent de Fresse (?) sur le titre.Petit accroc sans manque au plat supérieur à l?emplacement de l?attache d?un des lacets, mouillure claire en marge inférieure de quelques feuillets.
[DUVAL, François].
In-12 de [10] ff., 136 pp. ; 46 pp., veau marbré, filet à froid, dos lisse orné, pièce de titre rouge, tranches rouges (Reliure de l?époque). Cette relation de la révolte des camisards avait d'abord paru en 1708, sous le titre Mémoires historiques sur la révolte des fanatiques. L?auteur, plutôt hostile aux protestants des Cévennes et d'une partie de la plaine du Bas-Languedoc qui se soulevèrent contre le pouvoir royal à partir de 1702. Il y évoque les origines de ce soulèvement, ses intrigues et ses dénouements. Quérard, (II, 742) affirme qu?il remania plusieurs fois son ouvrage et que les journalistes de Trévoux en firent l?éloge à chaque fois.Toutes les éditions semblent rares.On a relié à la suite la Lettre à Madame la comtesse D*** Pour servir de Supplément à l'amusement philosophique sur le langage des bêtes (46 pp.) de Aubert de la Chesnaye des Bois en réponse au fameux et controversé traité de Bougeant.Bon exemplaire relié à l?époque.Quelques frottement, petit accroc en coiffe sup., un coin émoussé, timbre humide d?un ancien possesseur par endroits.
GOURMONT Jean de.
In-4, maroquin noir, plats incrustés d?un décor au papier d?aluminium froissé, teinté et verni, couvertures et dos conservés, boîtes doublée d?agneau velours (Sophie Quentin 2020). Très bel illustré orné de 20 splendides eaux-fortes originales érotique hors-texte de Frans DE GEETERE protégées sous serpente. Tiré à 250 exemplaires. Celui-ci un des 30 sur Japon (n°2), premier papier. A propos des eaux-fortes de Frans de Geetere, Rémy de Gourmont écrit: «Ces dessins, d'une rare intuition érotique, fixaient miraculeusement, sans cette injure des vaines précisions, l'atmosphère de mysticité sensuelle où j'avais voulu moi-même baigner mes idées et mes rêves.»Rare exemplaire sur Japon dans une séduisante reliure dont les plats offrent des motifs curvilignes en léger relief, évoquant la toison?Couvertures d?origine tachées.
CAMUS, Albert.
Paris, Gallimard, [février]1954. In-12 de 188 pp., 2 ff.Plein veau peint, doublures et gardes volantes en agneau velours, chemise et étui assortis (Florent Rousseau). EDITION ORIGINALE de ce superbe recueil comprenant huit textes (tous inédits à l?exception du Minotaure) dont l?écriture commença juste après Noces et s?étala sur une durée de quinze ans, ce qui fera dire à Camus dans son «Prière d?insérer» : «la seule évolution que l?on puisse y trouver est celle que suit normalement un homme, entre vingt-cinq et quarante ans.»Un des 175 exemplaires sur vélin Lafuma pur fil, second papier après 25 vélin de Hollande Van Gelder. Seuls grands papiers.Les exemplaires sur Hollande étaient vendus 3.000 francs, ceux sur pur fil,1.200 francs.Merveilleux exemplaire dans une splendide reliure peinte de Florent Rousseau.
SAINT-AUGUSTIN.
In-12 (167 x 94 mm) de [4] ff., xxiii pp., 576 pp., [2] ff., veau marron granité, triple filet en encadrement des plats avec médaillon frappé à l?or au centre figurant les instruments de la Passion (Arma Christi), chiffre «DC» et «CV» en écoinçons sur les plats et dans les entre-nerfs dont certains portent également un petit fer reprenant les Arma Christi, tranches rouges, chemise du XXe avec dos à nerfs en demi-chagrin vert (dos passé au marron), étui bordé (reliure de l?époque). Considérées comme étant la toute première autobiographie, « Les Confessions de Saint Augustin ont été l?un des livres de chevet de l?Occident» (Philippe Sellierin, préface à l?édition Gallimard.«C?est un chef-d??uvre qui a traversé les siècles en laissant des traces indélébiles, de Pélage, le contemporain, ou Cassiodore, au VIe siècle, à Huysmans, Péguy, Camus, en passant par Anselme de Canterbury, Thomas d?Aquin, Maître Eckhart, Luther, Calvin, Jean de la Croix et Thérèse d?Avila qui en faisaient leur nourriture quotidienne, Pascal, et tant d?autres?» (Patrice Cambronne, extrait de la notice de l?éditionLa Pléiade, 2005).Précieux et émouvant exemplaire ayant appartenu à Alfred de Vigny qui y a inscrit quelques notes et commentaires.Le poète semble s?être concentré plutôt sur les livres V et VI. Les remarques marginales sont plutôt laconiques et certaines acerbes : «si mauvais style de rhéteur, trop imité dans les classes et par le clergé», «Le vrai sang, la vraie mort sont donc le plus attachans [sic] spectacle ! o misère.» Au verso du dernier feuillet et sur les dernières gardes se trouvent des fragments de texte et ébauches de sa main, dont certains semblent faire référence à des passages d?un manuscrit relié avec celui de Cinq-Mars conservé au Musée de Condé. L?idée de la persistance de la fatalité malgré l?essor du Christianisme, et du poids que peut avoir le hasard des petites causes, est sans doute à rapprocher de sa lecture de certains passage des Confessions.Cet exemplaire n?a pas échappé à Pierre Courcelle qui ne l?a toutefois pas eu en main et s?est basé sur la notice du catalogue de la vente Lucien-Graux pour déclarer dans son étude Les Confessions de Saint Augustin dans la tradition littéraire (Paris, Editions Augustiniennes, 1963, p. 511) : «Quant à Vigny qui lit et annote son propre exemplaire des Confessions, il est surtout rebuté par les passages rhétoriques, et les reproche aigrement à l?auteur.» Reliure restaurée.____________Provenance : Alfred de Vigny (signature autographe sur une garde, notes manuscrites) Marie Bida (ex-dono daté 1878) Dr Lucien Graux (ex-libris, Bibliothèque du Docteur Lucien - Graux, 5e partie, 12-13 décembre 1957, n°280)
[ LE PRESTRE / VAUBAN ]. TIBULLE.
Petit in 8 (165 x 105 mm) de [16] ff., 305 pp., [8] pp, veau fauve, armes dorées sur les plats, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, roulette dorée sur les coupes et les coiffes, tranches rouges (rel. de l?époque). Il s?agit de la traduction de Michel de Marolles, abbé de Villeloin, historien et érudit, grand collectionneur d'estampes, dont les traductions (éditions bilingues) des poètes latins étaient appréciées d'un public assez large. Il était très introduit dans le milieu du "libertinage érudit" (Gassendi, La Mothe Le Vayer).Prestigieux exemplaire aux armes de Sébastien LE PRESTRE (1633-1707), seigneur de VAUBAN. Rarissime provenance : Olivier (pl. 343) ne cite qu?un seul livre frappé à ses armes. Au-delà de sa réputation mondiale d'ingénieur et de poliorcète, Vauban était un homme d'une très grande culture (voir le recueil de ses Oisivetés, merveilleuses compositions écrites sur les sujets les plus divers pendant qu'il arpentait le royaume et élaborait son "pré carré") et un grand administrateur, soucieux de réformer l'Etat royal. Il avait étudié dans sa jeunesse au Collège de Semur-en-Auxois, où il avait appris le latin, la grammaire et les auteurs antiques, qu'il prisait fort. Le style, à la fois sensuel, bucolique et mélancolique, de Tibulle s'accordait profondément au tempérament de ce grand commis qui, par vocation militaire mais aussi par goût, aimait voyager et étudier les paysages qu'il traversait, et qui mourut dans la tristesse de n'avoir pas convaincu Louis XIV, qui l'estimait hautement, de réformer les finances du royaume (Projet de dîme royale, 1707).L'exemplaire a appartenu ensuite à J.J.O. PELLION (ex-libris manuscrit au contreplat supérieur), érudit sous la monarchie de Juillet, créateur de la Revue du Nord et qui collabora au Dictionnaire Politique de Garnier-Pagès (1843).Un mors légèrement épidermé, minimes et habiles restaurations à la reliure.
[NAPOLÉON].
In-folio, cartonnage de l?époque, étiquette de titre au dos, entièrement non rogné. Journal fondé en août 1789 par Gaultier de Biauzat, Huguet et Grenier, qui constitue une source documentaire de premier plan, « quelquefois plus complète et plus exacte que le Moniteur lui-même » (Hatin, Presse périodique). Il donne le compte rendu des discussions législatives et des actes de l?autorité.Le journal a réussi à vivre sous tous les régimes grâce à l?habileté des frères Bertin qui le rachetèrent en 1799. Sous Napoléon Ier il devint le Journal de l?Empire avec Fiévée pour rédacteur et censeur, puis en 1811 l?Empereur le confisqua complètement. Lors de la première Restauration, Bertin rentra en possession de son journal et se rallia à l?Empereur durant les Cent Jours, puis à Louis XVIII après Waterloo.Recueil passionnant, comprenant les 175 numéros du premier semestre 1815 reliés sur brochure, et qui témoigne de l?étonnant ballet entre Napoléon Ier et Louis XVIII.Napoléon, lecteur assidu des journaux français, anglais et italiens, lut certains de ces numéros lors de son exil à l?île d?Elbe. C?est dans ces derniers qu?il put prendre connaissance des fautes commises par les Bourbon et de l?hostilité croissante de l?opinion publique.On peut lire dans celui du 8 mars : « Bonaparte s?est évadé de l?île d?Elbe ».Reliure un peu défraîchie.
CHORIER, Nicolas.
Grenoble, Philippes Charvys, 1661, in-folio de 34 pp.n.ch., 874 pp., 65 pp.n.ch. pour le premier tome.Lyon, Jean Thioly, 1672, in-folio de 12 pp.n.ch., 768 pp., 14 pp.n.ch. ? 10 pp.n.ch., 86 pp. (pour l?Histoire de la Maison de Sassenage) pour le second tome.Soit 2 volumes in-folio, veau marbré, dos à nerfs orné, roulette dorée sur les coupes, pièces de titre et de tomaison (rel. du XIXe siècle). EDITION ORIGINALE de la «première histoire complète du Dauphiné, en 2 tomes qu'il est difficile de trouver réunis. Voir A. Prudhomme, Histoire de Grenoble, A. Gratier 1888, p. 545 : «son ?uvre, trop exaltée par ses contemporains, trop décriée peut-être aujourd'hui qu'on oublie les conditions difficiles dans lesquelles elle fut entreprise, atteste un tel effort de travail que, malgré ses imperfections, nul n'a encore osé la recommencer et, qu'après deux cents ans, on lui fait l'honneur d'une seconde édition.» En effet l?ouvrage fut réimprimé à Valence par Chenevier et Chavet en 1869-1878.Brunet I, 1850 : ?fort recherché [?] les deux volumes de l?Histoire de Dauphiné se payent cher aujourd?hui.? Saffoy, 21592 et 49874. Maignien, 2977 et 2978. Rochas I, p. 245 et p. 248concernant le second vol.: «il est fort rare». Perret II, 987 : « Peu courant ». Perrin, 188.Très bel exemplaire en reliure pastiche de grande qualité, complet des deux volumes et provenant de la bibliothèque du comte de Poncins (deux ex-libris gravés dont un est sans doute celui de son père, fervent bibliophile également). Ce dernier a fait relié le second volume de façon à ce qu?il soit de la même taille que le premier. En effet, le second volume ayant paru plus de dix ans après, il est d?un format légèrement différent. Il est très difficile de rencontrer les deux volumes réunis.
CASSIEN ET DEBELLE.
Grenoble, Prudhomme, 1835-1839. Quatre volumes in-4 demi-chagrin bleu de l'époque, filets dorés sur les plats, dos lisses ornés en long de fers spéciaux (rel. de l?époque). Magnifique et célèbre livre à planches sur le Dauphiné, par les dessinateurs Victor-Désiré Cassien et Alexandre Debelle, conservateur du musée de Grenoble en 1853. Il est illustré de 188 planches (sur 192) lithographiées. Première année : 185 pages et un feuillet de table, un portrait en frontispice et 48 planches dont 3 portraits. Deuxième année : 200 pages et 1 feuillet de table, 48 planches dont 4 portraits. Les planches nº88, 97, 98 et 99 sont reportées à la troisième année. Troisième année : [4] -213 pages et un feuillet de table, 44 planches (sur 48) dont 3 portraits (les planches 106, 108, 109 et 112 manquent, la planche 88 est déreliée.) Quatrième année : 184 pages et deux feuillets. 48 planches dont 4 portraits. Très bel exemplaire, agréablement relié.Dos et coins légèrement frottés. Petites rousseurs marginales aux planches, inégales selon les volumes.Perret : 858 : "Il s'agit du plus connu des albums décrivant le Dauphiné; peu courant en édition originale, il est très recherché".Maignien (Catalogue) : 639 et 29671. Rochas, Bibliographie du Dauphiné, I, 190 et 298.