Antonin ARTAUD
Antonin ARTAUD (1896 - 1948), théoricien et acteur de théâtre, écrivain, poète français Lettre autographe signé à lécrivain Robert Desnos. Ce lundi 15 mars 1937 ; 2 page in-4° sur papier en-tête du café « Le Dôme ». Plie dusage De retour de son périple au Mexique en 1936, en ressort un recueil de conférences et dessais sous le titre de Messages Révolutionnaires. Sa rupture avec le mouvement surréaliste est achevée, notamment avec la conférence intitulée Surréalisme et révolution. Une fois en France, il retrouve sa fiancée belge Cécile Schramme. Mais sa consommation de drogues régulière depuis cinq ans loblige à entrer en cure de désintoxication au Centre français de chirurgie, les frais sont pris en charge par Jean Paulhan. Son ami Robert Desnos laide à se remettre en selle mais en vain : « Mon cher Desnos, Merci de votre lettre. Mais peut être savez vous que je sors actuellement dune maison de santé et que jai entrepris un dur travail depuis quelque temps afin de retrouver un équilibre que jai perdu depuis des années et dont labsence, je pense, est cause de mes difficultés. Il faut que je sois remis en possession de mes forces pour faire ce que jai à faire et dire ce que jai à dire. La Maison de Santé na été quune étape, de toute façon, je ne peux pour linstant matteler à un travail qui demanderait une dépense physique très marquée. Pour la Radio, ce serait autre chose. Je serais désolé de décourager votre amitié et je suis extrêmement touché de votre sollicitude mais je ne suis pas physiquement capable en ce moment de faire un film. Essayer serait aboutir à un échec que jaime mieux éviter. Ne men veuillez pas je vous en prie, mais vous avez certainement passé par là . » Les relations entre Antonin Artaud et Robert Desnos ont toujours été très amicales et ce dernier lui viendra en aide comme le précise notre lettre du 15 mars 1937.
Frédéric Auguste BARTHOLDI (1834 - 1904), sculpteur français Lettre autographe signée à lhomme politique Henri Martin. Paris 23 août 1878 ; 2 pages 1/2 in-8°. Belle lettre du jeune sculpteur Auguste Bartholdi en proie aux difficultés financières et à lépuisement physique et moral face au défi relevé pour la réalisation de la Statue de la Liberté : « Ayant appris que vous deviez passer à Paris pour aller à votre Conseil général, je pense devoir vous rappeler la demande que M. LaBoulaye [Edouard de Laboulaye initiateur du projet] a faite, puisque vous aurez loccasion de parler à M. Waddington. Si vous pouviez écrire un mot chaleureux à M. Girard le sous secrétaire dEtat, il parait que cela aurait une importance considérable. Vous êtes, cher Monsieur, la seule personne à qui jose parler de cela car malgré les avis de M. Laboulaye et ceux de ma mère, il ma été impossible de faire aucune démarche. Je nai pas craint de vous parler de cette affaire en raison des sentiments dont vous mhonorez ; mais cest tout ce que jai pu faire, je ne puis et je ne sais solliciter des encouragements si personnels. Je vais aller à la campagne passer quelques jours ; je me sens entièrement fatigué, jai besoin de me remonter. Les encouragements, mont souvent fait défaut ; mais je tâche de retrouver dans mes propres forces la vigueur quil me faut pour achever luvre de lUnion Franco-américaine, on en appréciera la valeur et linfluence plus tard. Je ne mexcuse pas cher Monsieur de grossir le nombre de vos solliciteurs par ce que je suis sûr que vous savez juger ma lettre à sa vraie valeur. Je vous remercie bien de cur pour toute lamitié avec laquelle vous me soutenez ; vous ne mavez jamais abandonné jai puisé chez vous beaucoup de mes forces, car vous nêtes pas de ceux qui attendent que les choses soient réussis pour les soutenir. Aussi je vous adresse bien de cur lexpression de mes sentiments les reconnaissants et dévoués »
Philippe LEDRU
Philippe LEDRU (1942), photographe français Pedro Rodríguez de la Vega Photo lithographique sur papier dart. Tirage postérieur, numéroté 5/10, légendé, daté et signé. Superbe portrait couleur du champion mexicain daté de 1971 sur un circuit de Formule 1. Image : 45 x 31,2 cm Feuille : 55 x 40 cm Pedro Rodríguez de la Vega nait en 1940 au Mexique. Il meurt en 1971, à seulement 31 ans, au volant de sa Ferrari 512 M à loccasion dune manche du championnat Interserie sur le tracé du Norisring à Nuremberg en Allemagne. Grand espoir mexicain, il commence par gagner les 24 Heures du Mans au volant dune Ferrari en 1958. Par la suite, il accède à la Formule 1 à seulement 19 ans en tant que pilote officiel de la Scuderia Ferrari. Il remporte son premier circuit, le Grand Prix dAfrique du Sud, en 1967 et en 1970, obtient un second succès, au Grand Prix de Belgique. Philippe Ledru né en 1942, photographe français. Après avoir travaillé pour lUNESCO, il décide de devenir photographe professionnel et part en reportage en Afrique du Sud, Angola et Mozambique. Il intègre lagence Sygma au début des années 70. Il part saisir les évènements en Indonésie et au Cambodge. Dans les années 80, il couvre régulièrement les festivals du cinéma à Cannes et Deauville. Ses reportages photos sont régulièrement publiés dans les grands magasines français et internationaux.
Georges BRASSENS (1921 1981), auteur, compositeur, interprète français Manuscrit autographe de la chanson titrée « Ceux qui ne pensent pas comme nous ». [Novembre 1979] ; 1 page in-folio. Manuscrit retrouvé dune des dernières chansons que Brassens na pas eu le temps denregistrer avant sa mort, survenue le 29 octobre 1981. La chanson fut mise en musique par Brassens et interprétée en 1982 par Jean Bertola. Manuscrit recopié avec quelques biffures. Brassens, perfectionniste comme à son habitude, passait un temps considérable à remanier ses textes jusquà obtenir la version souhaitée. On constate encore une fois nest pas coutume, que le poète na pas obtenu dans cette version ce que sera la version définitive, des couplets dans cette ébauche nont pas été retenus dans la chanson finale, ainsi que des vers qui ont été remaniés. Référencé dans les uvres complètes page 311 « Quand on nabonde pas dans leur sens les notables Qui dans le seizième ont fait leurs humanités, Songent le sot nourrit des idées regrettables Ciel quelle aberration Dieu quelle absurdité. Mais moi qui fit les miennes dans le quatorzième Dans ce cas je me dis pardonnez ce jargon Les mots sont différents mais la chose est la même Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons Jouant les ingénus, le père de Candide Le génial Voltaire, (en substance) écrivit Qu'il souffrait volontiers complaisance/tolérance splendide Que l'on ne se conformât point à son avis. Quoique mes opinions soient aux vôtres contraire Jusquà la mort sil faut je veux défendre quon Les étouffe au baillon. Compte dessus mon frère Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons Entre nous bonnes gens pour oser reconnaitre Quon se trompe quon na pas de cerveau quon est pas Des plus intelligents il faudrait un peu lêtre On na jamais rien vu de pareil ici bas Si linterlocuteur nous semble assez bébette On écrase de peu que sortant de ses gonds Ce pauvre crétin nous fasse une grosse bête Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons Moi qui soutiens tout haut des thèses libérales En mon for intérieur je prends pour un minus Pour un jobard atteint danémie cérébrale Quiconque ose avec moi ne pas faire chorus La morale de ma chansonnette est facile Ceux qui laiment parbleu sont des féconds Ceux qui ne laiment pas de fichus imbéciles Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons
Philippe LEDRU
Philippe LEDRU (1942), photographe français Jackie Stewart Photo lithographique sur papier dart. Tirage postérieur, numéroté 7/10, légendé, daté et signé. Superbe portrait du mythique Jackie Stewart daté de 1971 sur un circuit de Formule 1. Image : 45 x 31,2 cm Feuille : 55 x 40 cm Jackie Stewart est une légende de la Formule 1 monté 49 fois sur le podium, 17 poles positions et 15 meilleurs tours en course. Au cours de sa carrière, il a marqué 360 points au championnat du monde de Formule 1 et a obtenu trois fois le titre de champion du monde. Il décide d'arrêter net sa carrière à la veille de sa centième participation, le 6 octobre 1973, à la suite de la mort de son coéquipier François Cevert, lors des essais du Grand Prix des États-Unis à Watkins Glen. Philippe Ledru né en 1942, photographe français. Après avoir travaillé pour lUNESCO, il décide de devenir photographe professionnel et part en reportage en Afrique du Sud, Angola et Mozambique. Il intègre lagence Sygma au début des années 70. Il part saisir les évènements en Indonésie et au Cambodge. Dans les années 80, il couvre régulièrement les festivals du cinéma à Cannes et Deauville. Ses reportages photos sont régulièrement publiés dans les grands magasines français et internationaux.
Philippe LEDRU
Philippe LEDRU (1942), photographe français Pedro Rodríguez de la Vega Photo lithographique sur papier dart. Tirage postérieur, numéroté 12/15, légendé, daté et signé. Superbe portrait du champion mexicain daté de 1971 sur un circuit de Formule 1. Image : 45 x 31,2 cm Feuille : 55 x 40 cm Pedro Rodríguez de la Vega nait en 1940 au Mexique. Il meurt en 1971, à seulement 31 ans, au volant de sa Ferrari 512 M à l'occasion d'une manche du championnat Interserie sur le tracé du Norisring à Nuremberg en Allemagne. Grand espoir mexicain, il commence par gagner les 24 Heures du Mans au volant d'une Ferrari en 1958. Par la suite, il accède à la Formule 1 à seulement 19 ans en tant que pilote officiel de la Scuderia Ferrari. Il remporte son premier circuit, le Grand Prix d'Afrique du Sud, en 1967 et en 1970, obtient un second succès, au Grand Prix de Belgique. Philippe Ledru né en 1942, photographe français. Après avoir travaillé pour lUNESCO, il décide de devenir photographe professionnel et part en reportage en Afrique du Sud, Angola et Mozambique. Il intègre lagence Sygma au début des années 70. Il part saisir les évènements en Indonésie et au Cambodge. Dans les années 80, il couvre régulièrement les festivals du cinéma à Cannes et Deauville. Ses reportages photos sont régulièrement publiés dans les grands magasines français et internationaux.
Georges CLEMENCEAU (1841 - 1929), journaliste et homme dEtat français Manuscrit autographe intitulé « Alerte ». S.l.n.d. (Début juillet 1914) ; 5 pages ½ in-4°. Article avec de nombreuses ratures, annotations, rajouts en vue dêtre publié dans le quotidien de Clemenceau, « lHomme libre », début juillet 1914. Article historique de Clemenceau donnant une fine analyse de la complexité des enjeux politiques entre les différents protagonistes dans la poudrière des Balkans, suite à lassassinat de larchiduc François-Ferdinand dAutriche par un nationaliste serbe, le 28 juin 1914, qui déclencha lultimatum de lempire Austro-Hongrois à la Serbie. Un mois plus tard, lEurope sembrasait pour quatre années dun conflit entre les empires qui sétendit à dautres pays avec près de dix millions de morts et disparus et vingt et un millions de blessés et de mutilés : « Lultimatum que lAutriche vient denvoyer à la Serbie en lui demandant de tout faire pour évacuer le territoire Albanais ( ?) est un de ces coups des Autrichien qui pour être dans la logique de la situation, nest souvent pas moins, comme on la très bien dit un ahurissement général. Lacte est dans la logique de la situation parce que lEurope a pris lhabitude depuis loffensive de la Bosnie-Herzégovine, de laisser lAutriche conduire le jeu de la diplomatie dans les Balkans sous la menace perpétuelle de la guerre, constitution dune Albanie incohérente sans une de nationalité, lAdriatique fournie aux Serbes, intervention de force à soutenir les hommes dEtat antichars, qui ne sait peut être pas de la plus haute envergure, serviront les élèves de M. dArenthal parce quils sont prêts à répéter indifféremment le coup daudace qui lui réussit en Bosnie parce que la Russie ne reconsidérait pas (et ne reconsidère pas davantage aujourdhui) en état suffisant de préparation pour la guerre. Mais ils nont peut être pas calculé que létat desprit du gouvernement et du peuple est un facteur capital de paix et de guerre avec lequel il faut aussi compter ( ). Cest ce qui fait que la surprise de violence dont lAutriche semble se rendre coupable sans aucune excuse, pourrait avoir, même aujourdhui même, du moins à assez bref délai, des conséquences graves sur les parties directement en cause - de même pour les autres. Les faits sont bien connus. Nulle équivoque nest possible. LAutriche, daccord avec lItalie, a forcé la main à lEurope pour léviction dun état Albanais qui ne peut être quun foyer permanent de conflits, elle a dautorité amené les Puissances de la Triple entente, malgré leur intérêt manifeste et au mépris de toute justice ( ) à interdire laccès de lAdriatique à la Serbie, à entreprendre dAlbaniser manu militari les Grecs de lépine dont le patriotisme ardent a fait ses preuves ce qui peut nous faire craindre le plus redoutable conflit au printemps. Qui donc se chargera delle amputer les Grecs de lempire ? Et si quelquun sen charge, comment cette privation se pourra t-elle faire sans déchainer des prêchi ou prêcha par la seule action de contact- une série de conflagrations inévitables ? Encore nai-je rien dit des îles de mer Egée. Tant bien que mal, chacun a tâché de saccommoder à la violence autrichienne. Le Montenegro a évacué Scutari. Les serbes se sont retirés de lAdriatique, avec quels sentiments au cur. Ils ont même cherché, par un haut effort de diplomatie, à se rapprocher de lAutriche en arguant même des sacrifices quils avaient dû consentir pour obtenir de Vienne un régime économique acceptable pour les deux parties. Nest ce pas M. Pachitch qui vouait, lautre jour, dune sortie au comte de Rothchild avec des paroles de confiance, hautement publiques, dans les graves dispositions de lAutriche à légard de la Serbie, et cest à quelques jours que ce même comte Rothchild adresse à ce même Pachitch un brutal ultimatum qui ne peut avoir dautre but que dhumilier une fois de plus la Serbie, et dautre résultat que de jeter audacieusement le gant à la cohérence européenne de Londres. Ce qui motive ce défi, inattendu pour la diplomatie de la Triple entente, cest une soudaine irruption des hardes albanaises sur les tentatives serbes ( ). Toutes les autopsies des peuples incivilisés. Des villages, des villes serbes sont ainsi tombées au pouvoir des Albanais, invoquant pour les plus abominables violations du droit des gens, le droit de la guerre en temps de paix [phrases raturées] dune provocation de la part des Serbes. Laccusation est contredite par les faits puisquil leur a fallu plus dune semaine par une élucubration partielle qui leur permit de reprendre possession de leur frappe. Cest là que leur crime commence aux yeux de lAutriche, larmée serbe refoulant lagresseur ( ) à la ligne précise que personne ne connait puis que la commission ( ) délimitant la frontière de lAlbanie. Avec une parfaite loyauté les Serbes avaient pris la peine davertir le cabinet de Vienne quils avaient obligés de garder certaines parties stratégiques jusquà lexécution des décisions de Londres leur eut fourni des garanties pour la sécurité de leurs frontières. Le vulgaire bon sens exigeait quil en fût ainsi. On ne peut vraiment pas demander aux Serbes dentretenir une armée sur le pied de guerre pour être toujours en mesure de refouler les Albanais à qui lEurope est hors détat dimposer le respect des frontières quelle leur a données, et que lAutriche couve de leurs brigandages. Cet étonnant pays na pas moins de deux gouvernements qui sont, bien entendu, en conflit permanent lun vers lautre. A Valona [ville de lactuelle Albanie] (pays dinfluence italienne ( )) lAutriche a fabriqué de toutes pièces un gouvernement auquel personne nobéit, tandis quEssad Pacha [officier de larmée ottomane il devient dictateur de lAlbanie en octobre 1914] avec ses troupes est au moins maître du terrain quil occupe et ce qui nempêche pas chaque clan albanais de nen faire quà sa volonté. Faites brocher par cett
Max ERNST
Max ERNST (1891 1976), artiste germano-américano-français Composition abstraite Dessin au feutre mauve, 11,1 x 35,3 cm. Signé et dédicacé (« à François di Dio, son ami Max Ernst ») au crayon à papier en bas à droite et à gauche. Provenance : Geneviève et Jean-Paul Kahn (1931 2018) collection dadaïste et surréaliste. François de Dio (1925 2005). Ecrivain et éditeur français des célèbres éditions Le Soleil noir. Ami des surréalistes dont il découvre les uvres lors dune rétrospective en 1947 à la galerie Maeght à Paris, il réinvente, au début des années 60, le concept de « livre-objet » multiple, édition d'un même texte poétique en trois séries limités, grâce au travail conjoint d'un ou plusieurs artistes reconnus, des typographes, des relieurs : Max Ernst, André Breton, Marcel Duchamp ou encore Alberto Giacometti sont de la partie. Max ERNST (1891 1976), artiste germano-américano-français, un des représentants majeurs des mouvements Dada et Surréaliste. Ses premières uvres d'avant-guerre sont imprégnées de l'expressionnisme allemand pour évoluer par la suite vers le surréalisme.
Paul SIGNAC (1863 - 1935), peintre français Lettre autographe signée à lécrivain et critique dart Armand Dayot. Antibes, Pointe Bacon, 14 décembre 1916 ; 3 pages in-folio sur papier en-tête de la Société des Artistes Indépendants, avec son enveloppe. Belle lettre de Signac réfléchissant à la meilleure collaboration possible entre le peintre et le tapissier pour la réalisation dune uvre en hommage à Marseille : « Ne croyez pas surtout que jai oublié le travail que vous avez bien voulu me demander et que ce soit par négligence ou désinvolture que je ne vous aie encore rien présenté. Ceut été dailleurs manquer à lamitié que jai pour vous, et vous me connaissez assez pour ne pas maccuser de cette faute. Je nai pas cessé de penser à ce travail jai pris tous mes documents pour exécuter ce panneau « Marseille ». Jai dessiné poissons, coquillages, fruite, fleurs de Provence pour encadrer le motif central, dont jai cherché longuement la composition. Ce qui ma arrêté cest la réalisation. Comme je crois vous lavoir dit, il me semble illogique de vous soumettre un panneau que vos artistes nauraient quà copier ; et nous obtiendrons un bien meilleur résultat, sils pouvaient linterpréter avec les merveilleuses ressources bien supérieures aux miennes de couleurs, dont ils disposent. Exemple : Je veux une belle orange. Je peins ce fruit, sur mon carton, avec trente touches de jaune, de citron et de jaune pour obtenir le plus de couleur possible (supériorité de la division sur la teinte plate-) Mais chacune de ces touches de matière pâteuse est elle-même plate. Tandis que dans chacune de ces touches, vos artistes pourraient par leurs points introduire encore une quantité de variété déléments qui embellirait chacune de ces touches, lensemble donnera une magnificence qui ne pourrait être obtenue par la copie exacte de nos touches de couleurs. Et comme ce serait beau et juste cette collaboration du peintre et du tapissier. Voilà les scrupules qui me troublent et marrêtent, mon cher ami : le désir du mieux, que vous ne blâmez pas, nest-ce pas ? Donnez moi, je vous prie, un conseil, et je ferai exactement ce que vous mindiquerez. Et croyez que de tout cur, je veux répondre à votre geste généreux et audacieux, en faisant une uvre digne de nous deux et de notre cher pays. Cest le meilleur moyen que jaie de lui prouver mon amour, et à vous, ma reconnaissance et mon amitié »
Jean COCTEAU
Jean Cocteau (1889-1963), écrivain français Le camarade Louis XV naquit dun long noir Superbe dessin original exécuté au crayon gras blanc sur papier fort apprêté en noir, intitulé « Le camarade Louis XV naquit dun long noir », signé, non daté (circa 1960). Scène composée dun homme masqué, affublé dun chapeau dépoque et dun joueur de carte en contre-bas. Dimensions :34,3 x 48 cm Ce personnage mystérieux, masqué, appelé le Camarade Louis XV, a été utilisé cinématographiquement par deux fois. La première fois dans « Le Sang dun Poète » en 1930/1932, et la seconde fois dans « Le Testament dOrphée » en 1960. Létoile sous la signature « Jean » est contemporaine des années 50 et 60, ce qui date bien ce dessin vers 1960. Nous remercions Annie Guédras de nous avoir communiqué ces précieuses informations. Certificat dauthenticité de Madame Annie Guédras
Frédéric Auguste BARTHOLDI (1834 - 1904), sculpteur français Lettre autographe signée à lhomme politique Henri Martin. Paris 19 juillet 1883 ; 2 pages in-8°. Belle lettre du jeune sculpteur Auguste Bartholdi totalement dévoué au chantier colossal de la Statue de la Liberté, présent sur tous les fronts, y compris pour la promotion de son uvre : « Je vous remercie bien de votre aimable petit mot ; il me fait plaisir par son caractère amical ; mais me fait de la peine dautre part, car jai le regret de ne pas pouvoir partir ! Il y a trop de choses qui nécessitent ma présence et je me vois dans limpossibilité de quitter ! Jaurais été bien heureux de pouvoir faire route avec vous et voir avec vous, les belles choses du passé que vous savez faire revivre devant les yeux. Hélas la nécessité fait loi et il faut que je reste au rivage. Jai vu dernièrement que vous étiez en rapport avec la société des voyageurs hongrois. Si vous vouliez les envoyer voir la statue de la Liberté, je vous envoie ci-joint une carte dinvitation que vous pourriez leur adresser, au besoin jirais les recevoir, si je suis prévenu du jour et de lheure. Cela ne serait peut-être pas mauvais à faire pour le caractère moral de notre uvre ( ) » Le projet de la Statue de la Liberté vit le jour le 21 avril 1865 quand Edouard de Laboulaye, professeur de droit au Collège de France et admirateur de la jeune démocratie américaine, soumit lidée que la France offrit aux Etats-Unis une statue symbolisant La liberté éclairant le Monde, scellant ainsi lamitié entre les deux pays. La conception en revint au jeune Auguste Bartholdi distingué par la réalisation de son colossale Lion de Belfort. La défaite de la France à Sedan, suivi de la Commune de Paris et les problèmes politiques et financiers rencontrés, retardèrent le projet de dix ans. La statue devait être inaugurée le jour du centenaire de lindépendance des Etats-Unis, soit le 4 juillet 1876, mais le chantier venait à peine de commencer dans les établissements de la fonderie Gaget-Gauthier & Cie dans le 17e arrondissement de Paris. Auguste Bartholdi se serait inspiré des traits de sa chère mère pour le visage de la statue, la fabrication de la torche quant à elle revint à Eugène Viollet-le-Duc. Son financement fut un véritable parcours du combattant, lappel aux dons américains et français étant indispensables. La main fut alors présentée à lexposition universelle de Philadelphie en 1876 et la tête admirée au Champ de Mars, lors de lexposition de 1878. Gustave Eiffel, génial concepteur de ponts en fer, fut choisi pour bâtir lossature en fer de la Dame. Lédifice de 46 mètres de haut fut achevée en juillet 1884. Bartholdi, de voyage à New York, avait choisi la petite île de Belloes Island pour loger son chef duvre. Elle fut démontée pièce par pièce pour être transporté par bateau jusquau Havre le 21 mai 1885. Elle entra triomphalement dans le port de New York le 17 juin. Erigée sur son socle métallique conçu par Gustave Eiffel, elle pouvait enfin éclairer le monde du haut de ses 93 mètres. Linauguration eut lieu le 28 octobre 1886 en présence du président américain Grover Cleveland et dAuguste Bartholdi.
Alberto KORDA
Alberto KORDA (1928 2001), célèbre photographe cubain dont le portrait emblématique du Che Guevara resta comme lune des photos la plus célèbre de lhistoire Che Guevara « El Guerrillero Heroico » Tirage argentique postérieur signé au feutre fin en marges. Célèbre photographie du Che Guevara immortalisé le 5 mars 1960 par le photographe cubain Alberto Korda, ce portrait charismatique du Che au regard noir et frondeur fit le tour du monde et traversa le temps. Korda nous raconte quune manifestation avait été organisée par Fidel Castro en hommage aux victimes du sabotage du navire français La Coubre qui mouillait en eau cubaine. Une estrade avait été montée, cest alors quapparu le Che Guevara en arrière-plan de Fidel Castro qui était en compagnie de Simone de Beauvoir et de Jean-Paul Sartre. Son regard noir et intense fut saisi sur le vif par le photographe. Mais cette photo ne fut pas retenue par le journal révolutionnaire « Revolución » qui ne la publia quen février 1961. Sa notoriété fut acquise après la mort du révolutionnaire, le 9 octobre 1967, quand léditeur italien Giangiacomo Feltrinelli, qui avait acheté lété davant un ensemble de photos du Che Guevara auprès de Korda, imprima le portrait sur plusieurs affiches quil vendit à des milliers dexemplaires. La légende était en marche. Timbres à sec du photographe, deux devant et deux autres au dos. Dimension marges incluses : 30,5 x 40,3 cm Bon état Certificat dauthenticité du fils du photographe Dante Diaz Korda
Georges BRAQUE (1882 1963), peintre français Nature morte au vase et aux fruits, 1952 Dessin à lencre de chine sur papier, 30,5 x 48,5 cm. Signé, daté (1952) et dédicacé (« Pour Grenier ») sous la composition. Provenance : collection Jean Grenier Exposition : Jean Grenier, Regard sur la peinture 1944 1971, Musée des Jacobins, Morlaix, du 6 juillet au 15 octobre 1990. Bibliographie : Jean Grenier « Regard sur la peinture 1944 1971 », éditeur Musée des Jacobins, 1990 Jean Grenier est formé à lesthétisme depuis son adolescence, simprégnant de la lumière des bords de la Méditerranée. A lâge adulte, nombre de ses amis sont artistes eux-mêmes, parmi eux Max Jacob, Dubuffet et Jacques Busse. Mais cest surtout sa longue collaboration et son amitié avec Jean Paulhan qui développe son intérêt pour lesthétique. Cette collaboration lamène naturellement à la critique. En septembre 1944, son ancien élève Albert Camus lui demande de prendre la rubrique artistique du journal Combat. Jean Grenier sy investit pleinement, de ses rencontres naissent des amitiés avec de nombreux peintres dont Debré, Estève, Soulages, Alechinsky, Atlan, ou encore Messsagier. Il est nommé par la suite professeur à luniversité Farouk 1er à Alexandrie de 1945 à 1950. En 1955, il écrit des articles pour lOeil, collabore également pour LExpress, La Nef, Preuves, la N.R.F, XXe Siècle, Derrière le Miroir et La Galerie des arts. En 1962, Jean Grenier est nommé à la chaire dEsthétique et de Science de lart à la Sorbonne. De 1959 à 1961, il est en charge de la rubrique lHeure de Culture française à la RTF. Cest donc sur une période qui sétend sur plus de trente années (1937-1971) que Jean Grenier interroge le monde artistique. Pour ses rubriques, il part de lhomme dans son milieu de vie ou de travail. Et avant lhomme sa demeure, latelier où il travaille : Picasso à lhôtel des Grands Augustins à la Libération de Paris, Braque dans sa maison près du Parc Montsouris, latelier « grand et clair, très éclairé, car il donne au midi », précise-t-il. Encore Braque dans un second portrait : « ( ) Le voici qui entre : il est grand, robuste, les épaules carrées, plein dune force tranquille ; dune voix grave il sexprime en sentences longuement méditées, et ses yeux bleus suivent dans lespace la portée de ses paroles. », plus loin : « ( ) il est resté fidèle à son pays natal. Tout Braque est là-dedans, dans cette fidélité, cette constance. ». Cette contextualisation est lébauche préalable indispensable pour aborder luvre disait-il. (Sources : Patrick Corneau, 1er février 2004)
Raoul DUFY (1877 1953), peintre français Train et champ de blé, (circa 1932) Dessin original à l encre sur papier, signé à la mine de plomb en bas à droite, 50 x 65 cm. Jolie scène rurale présentant au premier plan un champ de blé, les épis arrivés à maturité nous permettent de situer la scène l été. En arrière-plan un paysan derrière ses chevaux de labour devant sa maison, et au loin, on aperçoit un train qui s approche, crachant avec force sa vapeur. Ce dessin nest pas sans rappeler la célèbre peinture monumentale La Fée électrique réalisée en 1937, commande de la ville de Paris pour lexposition internationale des arts et techniques. En effet, Raoul Dufy a toujours été un témoin, à travers son uvre, des avancés sociales et techniques de son époque Certificat d authenticité de Madame Guillon Laffaille Provenance : collection Paul Achard (1887 1962) journaliste, écrivain et homme de théâtre Bibliographie : Figurera dans le prochain catalogue raisonné « Dessins de Raoul Dufy », actuellement en préparation par Fanny et David Guillon-Laffaille
Salvador DALI (1904 - 1989), peintre espagnol Salvador Dali Exceptionnelle dédicace au feutre noir en page de garde du catalogue dexposition allemand de la galerie « Städelsches Galerie » de Francfort qui sest tenue du 14 mars au 5 mai 1974. Beau dessin surréaliste, typique de liconographie dalinienne, daté de 1974, dépeignant un bateau-escargot voguant majestueusement sous un immense soleil en forme de coquille descargot représenté par la signature de lartiste. Edition de 1974, volume in-4° broché de 84 pages au riche contenu. Dimension : 27,3 x 44,4 cm (livre ouvert) Dessin en bon état, à noter quelques légères rousseurs peu visibles. Lescargot, symbole présent régulièrement dans son uvre, est un des fétiches les plus obsessionnel de Dali, car il associe à la fois lidée dun corps mou et dune enveloppe dure. Cette opposition saccorde avec la conception psychologique freudienne selon laquelle les individus se fabriquent des défenses (dures), tout autour de la psyché vulnérable (souple). Lescargot est également le symbole du temps qui coule lentement.
Perfecto ROMERO (né en 1936), photographe cubain La Coubre, Havane (5 mars 1960) Photo tardive, argentique, 26,5 x 32,8 cm, signée en marge inférieure par le photographe. Marche commémorative des victimes de lExplosion de la Coubre du 5 mars 1960 à La Havane. De gauche à droite : Fidel Castro, Osvaldo Dorticós, Che Guevara, Regino Boti, Augusto Martínez, Antonio Núñez, William Alexander Morgan et Eloy Gutiérrez Menoyo. Lattentat eut lieu le 4 mars 1960, dans le port de la Havane. Le cargo français, La Courbe, qui transportait des munitions belges à destination des révolutionnaires, explosa par deux fois. Il y eut une centaine de morts et de blessés. Lattentat fut imputé par le gouvernement cubain aux Etats-Unis, qui alors faisait pression sur les gouvernements européens pour instaurer un embargo sur le commerce darmes avec Cuba. Le lendemain, une marche commémorative eut lieu, dans le cortège figurait notamment Fidel Castro et Che Guevara. Perfecto Romero (né en 1936), lun des photographes les plus emblématiques de la Révolution cubaine à linstar dAlberto Korda, célèbre pour ses clichés du Che Guevara et Fidel Castro
Philippe LEDRU
Philippe LEDRU (1942), photographe français François Cevert Photo lithographique sur papier dart. Tirage postérieur, numéroté 9/10, légendé, daté et signé. Superbe portrait du champion français François Cevert daté de 1971 sur un circuit de Formule 1. Image : 45 x 31,2 cm Feuille : 55 x 40 cm François Cevert né en 1943, mort en 1973 à seulement 29 ans lors des essais du Grand Prix des États-Unis à Watkins Glen. Grand espoir français. Lécossais Jackie Stewart, de cinq ans son aîné, multiple vainqueur, prend François Cevert sous son aile, sans jalousie ni rivalité. il obtient son premier podium, le premier doublé de Tyrrell, le 4 juillet 1971 au Grand Prix de France sur le circuit Paul Ricard. En 1971, il remporte à Watkins Glen, son premier succès en Formule 1. Suite à sa mort, Jackie Stewart arrête sa carrière de pilote de Formule 1. Philippe Ledru né en 1942, photographe français. Après avoir travaillé pour lUNESCO, il décide de devenir photographe professionnel et part en reportage en Afrique du Sud, Angola et Mozambique. Il intègre lagence Sygma au début des années 70. Il part saisir les évènements en Indonésie et au Cambodge. Dans les années 80, il couvre régulièrement les festivals du cinéma à Cannes et Deauville. Ses reportages photos sont régulièrement publiés dans les grands magasines français et internationaux.