Traces Ecrites Archives - Rare Book Insider

Traces Ecrites

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Très belle lettre de Jean-Paul Sartre sur les préparatifs de son voyage en Chine avec Simone de Beauvoir

Sartre Jean-Paul 1905 1980 1 lettre autographe signée 1 p. 1/2 27/01/1955 Sur papier quadrillé. Enveloppe jointe. bon Superbe lettre à la veuve de l'ancien résistant et ministre communiste Yves Farges, qui futprésident du mouvement Combattants de la paix. Il évoque le travail de sa dernière pièce, Nekrassov et ses projets de voyage au Vietnam et en Chine. "Si je n'ai pas été "poli" avec vous, je vous prie d'accepter toutes mes excuses ; croyez que je le regrette profondément. J'avoue que je regrette aussi le ton que vous avez pris : j'espérais qu'il y avait plus d'amitié entre les partisans de la Paix. J'aurais beaucoup souhaité participer à votre voyage au Vietnam et j'ai longtemps hésité avant de prendre une décision. Finalement je ne peux pas vous accompagner. D'abord, je suis malade depuis plusieurs mois (hypertension) et je crains fort que le voyage ne soit, pour l'instant, au dessus de mes forces. Ensuite, je me suis engagé à terminer fin mars une pièce de théâtre [Nekrassov, qui sera représentée le 8 juin suivant au théâtre Antoine] et j'ai trop de retard pour interrompre mon travail [.]. Pour ce qui est du voyage en Chine, voici les faits : l'Association France Chine dont je fais partie m'avait invité l'an dernier. J'ai dû décliner l'invitation à cause de mon état de santé et j'ai demandé aux dirigeants si je pouvais espérer qu'elle serait reportée à une date ultérieure. Ils ont bien voulu accepter. Les choses en étaient là, à ma connaissance, et c'est votre lettre (celle d'hier) qui m'a appris que le Mouvement de la Paix voulait bien, lui aussi, s'intéresser à mon voyage. Il va de soi que j'en suis fort heureux et que je remercie ceux de ses dirigeants qui ont pris cette initiative. Je m'étonne seulement que vous me reprochiez mon silence : personne ne m'avait jusqu'ici demandé de proposer une date ; comment et à qui l'aurais je donnée? Cette date, il reste difficile de la fixer. Le voyage est long, sans doute assez pénible, et j'aurais bien voulu me rétablir tout à fait avant de l'entreprendre. Si le mois de septembre était favorable - ce que vous devez savoir, madame, et que j'ignore - ce serait certainement pour moi l'époque la meilleure. Je me permets d'ajouter que j'avais demandé à France-Chine si Simone de Beauvoir pourrait être invitée avec moi et qu'ils m'avaient laissé espérer une réponse favorable [.]". [De septembre à novembre 1955, Sartre fera effectivement un grand voyage en Chine, accompagné de Simone de Beauvoir ; ils seront reçus par le maréchal Chan-Yi, premier ministre]. Philosophe et écrivain.
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Félicien Rops convie un ami à une partie de campagne en Essonne pour saluer Hugo et Sand

Rops Félicien 1833 1898 1 lettre autographe signée 1 In-4 Sur beau papier vergé. bon Amusante lettre de Félicien Rops, signée "Fély", conviant un ami à une promenade champêtre dans sa campagne en Essonne. "Voici "l'ordre et la marche" du susdit boeuf : départ demain matin lundi pour Jouy-en-Josas. Montée aux étangs de Saclay. Descente sur Bièvres. Saluer en passant "les Roches" célébrées par Victor Hugo & la demeure abandonnée du peintre Rops. Déjeuner à Bièvres. Départ pour Palaiseau. Recherches à l'intention de la Pie voleuse. Hommage à la mémoire de Childebert & de Mme Sand qui ont leur Chastel de Palais=eau. Ascension de la Butte-Chaumont. Départ pour Corbeil [.]. Départ pour l'Élysée Uzanne mardi matin [.]. Évidemment comme tu es un chat fourré ayant peur de la pluie & du reste et ne seras pas des nôtres [.]. Mais si tu ne peux venir à Bièvres lundi matin pourquoi ne serais-tu pas lundi soir à la "Belle Image"?? Lundi et mardi sont pour toi des jours libres. Une bonne paire de bottines & tout est dit; ah tu n'es pas un rouleur de paysages d'hiver! Et cependant rien n'est plus beau!! Ce soir tu recevras une carte télégramme t'indiquant l'heure du départ etc etc. Car enfin nous ne sommes pas partis aujourd'hui parce que tu demandais "ton dimanche"! Allons un mouvement & arrive! Tu dois ce dédommagement à Dom, l'infortuné que tu devais auvergnater [.]". Peintre, dessinateur, illustrateur et graveur belge.
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Le prix Nobel Charles Nicolle critique la politique hygiéniste de Calmette à l’Institut Pasteur

Nicolle Charles 1866 1936 1 lettre autographe signée 4 In-8 01/09/1921 En-tête de l'Institut Pasteur de Tunis. quatrième page légèrement salie Belle lettre du futur prix Nobel Charles Nicolle, au moment de retourner à Tunis, après un séjour en France. Il se livre à quelques réflexions. Il explique la raison pour laquelle il a attendu le dernier jour de sa villégiature à Saint-Gervais pour lui répondre, "abstention inhabituelle de ma part". "A vrai dire, je ne suis pas campagnard, ni montagnard. J'aime la nature apprêtée plus sans doute que la rustique". Il espérait tirer de son séjour savoyard repos et exercice. "Evidemment, quand il fait beau, le pays est plaisant, joli, de cette beauté banale que la Suisse pousse à la perfection ennuyeuse. Le Mont Blanc est haut et blanc lorsque les nuages ne le réduisent pas à un tronc de cône noir". Il a retrouvé la famille de son correspondant et donne des nouvelles, en particulier de Jeannette dont la santé est fragile. "Je l'aurais prise avec moi en Afrique si elle l'avait voulu, le régime alimentaire qu'elle suit ne lui vaut, à mon avis, rien. Ta mère est restée jeune, avec son même et vif regard [.]. Je repars donc aux pays barbaresques. Je m'embarque après-demain 3 pour Alger et je rentre à Tunis dans la nuit du 8 au 9. Je vais retrouver Burnet [Etienne Burnet (1873-1960), qui prendra la succession de Nicolle à la direction de l'Institut Pasteur de Tunis] alité ; Blaizot sera parti [.]. Je vais avoir beaucoup à faire et peu (?). C'est une vie dure et que l'infirmité [sa surdité] empêche de s'éclairer, même par intervalles ou intermèdes. L'impression que je remporte de France, est celle d'un pays aimable, où j'aimerais vivre et où il n'y a toujours pas de place pour moi. L'I.P. [Institut Pasteur] meurt, Calmette le pétrie du linceul de l'hygiène. Nul ne s'occupe plus de science que des vieillards maniaques ou des aventuriers. Les femmes sont à peu près toutes folles [.]". Et de conclure : "L'affection entre les êtres humains est la seule chose qui vaille". Microbiologiste, directeur de l'Institut Pasteur de Tunis (1903-1936), lauréat du prix Nobel de Médecine en 1928.
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Maurice Ravel serait heureux de confier à direction d’orchestre de Shéhérazade à Gabriel Pierné ou Rhené-Baton

Ravel Maurice 1875 1937 1 lettre autographe signée 3 In-8 Vers octobre 1919 En-tête à son monogramme et adresse du 7 avenue Léonie à Saint-Cloud (adresse de son frère Edouard, où il résida à partir de 1918 jusqu'à son installation à Montfort-L'amaury, en mai 1921). minimes déchitures aux plis, partiellement et discrètement consolidées Lettre à une cantatrice [Marie-Alice Garcet de Vauresmont], au sujet de Shéhérazade, cycles de mélodies pour soprano et orchestre. "Excusez-moi, je suis terriblement occupé, et surtout préoccupé, ces jours-ci : Mme Bonnet vient d'être opérée, et nous sommes presque toute la journée rue Blomet. Ce que vous me demandez est bien délicat : Si [Gabriel] Pierné veut donner "Shéhérazade", j'en serai heureux, et s'il me demande mon avis au sujet de l'interprètere, ce dont il pourrait bien se passer, je vous promets de vous proposer. Mais il ne tient pas à moi d'être joué aux concerts Colonne. Je puis vous parler de vous à Rhené-Bâton, pour les concerts Pasdeloup. L'an dernier il m'avait fait part de son intention de faire entendre "Shéhérazade" avec une bonne interprète, et je lui avais promis de lui en indiquer une. J'attends de savoir si cette proposition vous agrée, avant d'en faire part à Bâton [.]". Publiée dans Maurice Ravel - L'intégrale, lettre n°1129, p. 655. Compositeur français.
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Correspondance de la militante féministe Marie Huot sur son combat contre la vivisection

Correspondance de la militante féministe Marie Huot sur son combat contre la vivisection

Huot Marie 1846 1930 4 lettres autographes signées 7 pp. 1/2 In-8 et in-12 octobre 1886 - août 1887 Il est joint une petite coupure de presse annonçant une de ses conférences. papier un peu jauni 4 intéressantes lettres sur son combat pour la cause animale et contre la vivisection. Elle envoie deux petits poèmes «d'une petite série d'observations sur les bêtes que j'ai rimaillées en m'amusant». «Enfin ! Vous avez vu chez MmeGuyonnet l'éden des bêtes. Vos articles sont très gentils pour nous. Je vous raconterai un jour que j'aurai le temps des choses extraordinaires sur la protection des animaux à Paris. Vous ne connaissez encore parmi les zoophiles que des personnes présentables. Je vous ferai connaître des types étranges dont le caractère invraisemblable tentera votre plume. Nous autres, nous sommes riches - relativement - et notre dévouement pour les bêtes peut n'être qu'un passe-temps agréable. Nous n'avons pas grand mérite à sacrifier un peu notre argent, voire de notre bien-être. Mais il y a des déguenillés, grelottants dans des mansardes, ramassant pour vivre le rebut des halles, qui comme nous, recueillent les pauvres bêtes mourantes ou perdues et les abritent et les nourrissent, ne sachant pas le matin s'ils trouveront à manger eux-mêmes au bout de la journée [ ]». Elle envoie une note qui explique son abstention à une conférence sur les expériences de vivisection «simples démonstrations aussi inutiles que cruelles et ridicules [ ]. Si vous êtes un ami - comme vous me l'avez dit - insérez-là telle quelle. Cela m'épargnera peut-être une fois les traitements ignobles que j'ai à subir en pareille circonstance et les actes de légitime défense auxquels je pourrais me porter, car, à la fin, je suis lasse de toute cette lâcheté humaine, de toutes ces horreurs monstrueuses qui nous provoquent et nous défient - et je réponds plus de ma patience ! Je sens que je frapperai dans un mouvement d'indignation plus fort que ma volonté». Elle lui annonce une conférence et lui demande d'y faire un écho. «Nos affiches ne seront placardées que demain vendredi. Elles sont d'un format double de celles des courses de taureaux avec des sujets coloriés au milieu. Vous en verrez quelques-unes sur les colonnes Morris du boulevard Montmartre et du boulevard des Italiens. Mais c'est surtout dans le quartier des Écoles que nous les avons prodiguées. Je crois qu'il viendra beaucoup de monde, parce que l'on me demande des programmes partout par centaines». Rare. Militante de la cause animale et féministe, secrétaire de la ligue anti-vivisectionniste, elle réalisa des opérations spectaculaires contre Brown-Séquard et Pasteur ; elle fut aussi une néo-malthusienne radicale, prônant la «grève des ventres» et la disparition de l'espèce humaine.
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Alexandre Dumas propose à Méry de faire élever la sculpture monumentale du Napoléon de Bartolini sur la promenade du Prado à Marseille

1 lettre autographe signée 3 In-8 vers 1840 bon ; rabas de l'enveloppe collée au dos Superbe lettre d'Alexandre Dumas à son grand ami Joseph Méry, au sujet de la statue colossale de Napoléon, oeuvre du sculpteur italien Lorenzo Bartolini, qu'il propose, par son intermédiaire, et à l'occasion du "retour des cendres", de faire installer sur la promenade du Prado, à Marseille. "Très cher, vous savez que notre Bartolini, je dis notre, car il est bien plus français qu'italien puisqu'il est élève et grand prix de notre école, avait reçu en l'an 1811 l'ordre de Napoléon de faire pour la chambre de commerce de la ville de Livourne, qui était alors l'un de nos ports, une statue colossale de lui, qui devait être élevée sur la grande place : 1814 vint arrêter l'oeuvre commencée : Bartolini abandonna dans son atelier de Florence la statue ébauchée, et alla mettre ses ciseaux aux ordres de l'ex maître du monde, qui était devenu un des plus petits souverains de l'Italie : il resta quatre mois à l'île d'Elbe. Au 20 mars, Bartolini reprit sa statue : il espérait comme nous tous, en un avenir pareil au passé, le canon de Waterloo lui fit tomber le ciseau des mains. Il n'y avait pas moyen de suivre Napoléon à Ste Hélène, comme il l'avait suivi à l'île d'Elbe, il n'y avait plus espoir de voir l'aigle traverser l'Atlantique comme il avait fait de la Méditerranée : Bartolini détourna les yeux de sa statue, et se mit à chercher dans le marbre, toute cette grande famille de Dieux, de Rois et d'hommes de génie qu'il en a tirés depuis. 1830 le surprit, au milieu de sa genèse, et comme il séparait, la forme de la matière : la statue du marbre, la vie du néant. Alors il releva le voile dont il avait couvert son oeuvre de prédilection : 1830 achèverait peut être ce qu'avait commencé 1811 ; en effet, chose étrange, le premier mot que prononça en se réveillant la Liberté fut le nom de Napoléon : c'est qu'elle avait cessé de le craindre et que celui qu'elle avait eu pour maître, comme les anciens César, s'était fait Dieu en mourant. Bartolini se remit à son oeuvre. Aujourd'hui il ne faut plus à cette oeuvre que quatre mois de travail : trop colossale pour être transportée à Paris, sa statue ne peut être offerte qu'à quelqu'une de nos villes méridionales, et Bartolini a pensé à notre Marseille (je dis notre Marseille comme j'ai dit notre Bartolini) comme à une seconde capitale [.]. Croyez vous que Marseille pour sa belle promenade du Prado par exemple voudrait par souscription acquérir le Napoléon colossal de Bartolini : il y ajouterait 3 bas reliefs qui lui seraient indiqués par le Conseil municipal et qui se rattacheraient soit à l'histoire de la vieille, soit à l'histoire de la nouvelle Phocée. Alors Marseille, au retour des cendres de Napoléon, pourrait avoir sa fête impériale comme Paris aurait la sienne. C'est à vous, mon cher Méry, de faire murir cette belle idée dans les esprits de vos compatriotes et d'effacer la dernière trace du reproche que Tacite faisait aux Phocéens, d'être plus aptes aux choses du commerce qu'aux choses d'art". Romancier et auteur dramatique.
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Louis XII intervient auprès du pape pour l’abbaye Saint-Sernin de Toulouse

1 lettre signée 1 In-4 18 février rousseurs Rare lettre de Louis XII "Mon cousin j’escriptz a nostre sainct pere a ce qu’il plaise a sa saincteté admectre la resignacion que entend faire l’evesque de Grenoble de l’abbaye de sainct Sarnnin [Sernin] de Thle [Toulouse] de l’ordre sainct Augustin au prouffit de maistre Laurens Alamand son nepveu lequel je desire en estre pourveu tant pour ses bonnes meurs et vertuz que en consideracion des grans et recommandables services que aucuns ses parens mes serviteurs m’ont faiz et font chascun jour. Si vous prie bien affectueusement que vous employez et intercedez envers nostre sainct pere a ce qu’il admecte ladicte resignacion. Et en ce faisant pourveoir iceluy maistre Laurens de ladicte abbaye en luy octroyant toutes les bulles, dispenses, aprovisions, appliques a ce necessaires. Et en ce faisant vous me ferez tres grant et agreable plaisir. Et adieu mon cousin. Escript a Blois le XVIIIe jour de février. LOYS " Document encadré avec un portrait gravé de Louis XII par Morret d’après un dessin de Naigeon, daté 1789 dans la planche, avec légende gravée, mis en couleurs à l’époque (232 x 168 mm). Cadre en bois stuqué, double passe-partout, dimensions totales : 625 x 331 mm. Voir à ce sujet : C. Saint-Martin, "Le chapitre abbatial de Saint-Sernin de Toulouse au Moyen Âge", Annales du Midi, T. 111, n °226, 1999, pp. 185-197. Louis XII, dit le« Père du peuple» futroi de France de 1498 à 1515. Il est le fils du prince-poète Charles d'Orléans et de Marie de Clèves.
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Violent manuscrit de 24 pages d’Ange Chiappe dénonçant Philippe Buonarroti

1 manuscrit avec additions et corrections autographes 24 In-folio [fin 1793] bon Manuscrit de 24 pages abondamment corrigé par le conventionnel corse Ange Chiappe : violente attaque contre Philippe Buonarroti, après la publication de sa brochure : "La Conjuration de Corse entièrement dévoilée par Philippe Buonarroti, citoyen français, contenant la réfutation complète du livre publié par Constantini sous le titre de sa Correspondance, et divers mémoires sur la trahison de Paoly, sur l'état de cette isle, et sur quelques moyens pour la ramener à l'unité de la République". Le manuscrit porte le titre : "Les ruses d'un scélérat étranger dévoilées par Ange Chiappe député de Corse ; à ses collègues les membres de la Convention nationale et à tous les vrais républicains français". Il répond avec véhémence aux accusations faites contre lui par Buonarroti. "[.] Buonarroti est à mes yeux le plus scélérat des vivans, il sait que je suis le plus cruel ennemi de Paoli et Constantini [.]. Est-ce que des hommes de son espèce sont capables de soutenir l'imposture devant l'innocence de la justice? Il a craint d'être arrêté et ce n'est pas sans raison parce qu'il est cent fois dans le cas de l'arrestation, indépendamment des crimes qu'il accumule toujours sur sa tête. Mais voici un fait qui doit vous frapper encore davantage [.]". Conventionnel corse, il siège parmi les Girondins.
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Le vicomte Claude François de Rivarol évoque le succès littéraire de son frère Antoine

1 lettre autographe signée 1 In-4 "30 août" vers 1798 Adresse au dos "Pour monsieur de fxxx". bon Belle lettre de Claude-François de Rivarol, frère d'Antoine, signée "f.R.". Le vicomte de Rivarola tenté, à plusieurs reprises, de voir Fontanes dans sa campagne, mais sans succès. "Vous avez donc eu la patience de lire ma brochure? Et vous aurez la complaisance de me faire des remarques? Voilà bien de l'amitié, et j'y comptais. Vous ajoutez à tout cela de la galanterie : vous m'appelez Pollux. En vérité, si je n'avais pas plus de raison que je n'ai de l'amour-propre, vous seriez homme à me séduire. On vient de publier un extrait de l'ouvrage de Castor [son frère Antoine], à la bonne heure que vous le nommiez ainsi, qu'on a intitulé De la philosophie moderne, qui fait beau bruit et se vend comme pain. Tachez de vous procurer cette brochure. Les Garat et les Ginguéné doivent frémir de rage. Travaillez-vous toujours à votre beau poème? Forte epos acer fontanus ducit. Je languis bien d'en entendre quelques morceaux, car quoique je ne fasse plus de vers, je les aime toujours. Je vous envoie la collection de mes opuscules littéraires. J'ai fait un choix de tout ce que j'avais de passable, et j'ai brulé tout le reste. Je croyais tirer quelque petit argent de ces brochures, mais quand elles ont été imprimées, mon libraire qui m'en avait promis 300 exemplaires, a eu l'impudeur de m'écrire qu'il ne me les enverrait que quand il aurait vendu les siens. C'est à grand peine que j'en ai obtenu une douzaine pour donner [.]". "P.S. Le fils de Pollux a fait le distique suivant pour son oncle : Regibus atque des fidus, pulchro exul honore; / necnon eloquio, clarus et ingenio". Agent politique, frère d'Antoine, homme de l'ombre au service de la cause royaliste.