Leneveux Henri 1817 1893
4 lettres autographes signées 4 In-8 1859-1869 pliures, petits trous d'enliassage en marge Ensemble de quatre lettres, accompagnées d'un imprimé, traitant en particulier de sa"Bibliothèque utile", oeuvre qu'il fonda pour la diffusion et la vulgarisation de la connaissance à tous les citoyens. Une est adressée à Corbon et troisà Aucante. "Vous m'aviez promis de m'envoyer un numéro d'Alph. Karr, si ce bon partisan de la peine de mort - seul point de répulsion de lui à moi - voulait bien rendre compte de nos petits livres. Savez-vous si cela lui va?" Il cherche à entrer en contact avec George Sand, via Émile Aucante, puis lui parle de sa "Bibliothèque utile". "Si parmi vos amis vous en connaissez qui soient disposés à répondre à l'appel que je fais dans la circulaire ci-incluse, je compte sur votre amitié, & surtout sur votre dévouement à la cause que nous servons, pour vouloir bien me les indiquer. C'est, je le sais, une tentative audacieuse par le temps qui court ; mais j'ai dû la faire, au moins pour l'acquis de ma conscience [.]". Il est joint l'imprimé en question, expliquant les enjeux de la "Bibliothèque utile" et invitant à participer à une levée de capital. Typographe et militant politique, il côtoie Proudhon et Blanqui et fonde la Bibliothèque Utile ; il sera maire du XIVe arrondissement durant la Commune.
1 pièce signée 1 In-folio 10/04/1794 Daté du 21 germinal an 2. quelques rousseurs Copie de l'arrêté du Comité de sûreté générale, pris le 20 germinal an 2, au début de la grande Terreur, ordonnant l'arrestationdu "nommé Bosset ci-devant évêque d'Alais", la perquisition de son domicile et l'apposition de scellés sur ses affaires. A la suite, une mention signée par Rivaux et Geneston, "porteurs d'ordre du Comité de sûreté générale" certifiant qu'ils ont amené "le nommé ci-dessus en la maison de suspicion de Port Libre" [c'est à dire l'ancienne abbaye de Port-Royal]. [Louis-François de Bausset (1748-1824), évêque d'Alès, deviendra, sous la Restauration, cardinal et membre de l'Académie française]
Duhamel Henry 1853 1917
1 lettre autographe signée 4 In-8 09/04/1905 Enveloppe conservée. bon "[.] Je serais particulièrement désireux de pouvoir contribuer à vous attirer au Pays des Alpins, où je réside près de Grenoble, après vous en avoir soumis quelques aspects par les gravures de mon volume ; gravures, dont l'explication est trop souvent difficile à obtenir, grâce au soin que l'éditeur a pris d'enlever, non seulement les légendes explicatives, mais même presque toute la pagination, après mon bon à tirer, afin de mieux faire apprécier le mérite artistique de sa manie de gravures débordant à travers les marges! [.] Je crois devoir signaler qu'à la page 133 du 3e numéro de la revue mensuelle du Club Alpin Français, parue vers le 20 mars, a été publiée une note confirmant ce que j'avais entendu dire cet été à Grenoble, au Congrès de l'Association Française pour l'Avancement des Sciences, par monsieur Ferrand, au sujet du "Théâtre du Royaume de France" édité en un atlas in-folio à Paris en 1637, puis en 1643. La Bibliothèque nationale(et non pas seulement son département géographique) ne possèderait pas ce recueil d'après les déclarations de Monsieur Ferrand se fondant sur une lettre que vous lui avez écrite à ce sujet [.]. Bien entendu, je vous signale uniquement pour mémoire l'incident de l'atlas de Melchior Tavernier, d'autant plus, qu'étant possesseur d'un exemplaire dont le titre est daté 1637, je ne puis qu'être personnellement fort heureux de tout ce qui serait susceptible d'accuser la rareté du volume". Il est joint une carte autographe signée d'Henri CORDIER (1849-1925) [probablement à Gabriel Marcel] au sujet de la candidature d'Henri Duhamel pour le prix Jomard de la Société de Géographie. Alpiniste et pionnier du ski, il est à l'origine de la création dupremier ski-club de France.
Breslau Louise Catherine 1856 1927
1 lettre autographe signée 4 In-8 [automne 1923] bon Elle félicite chaudement Hector Brame pour la de?coration qui vient de lui e?tre remise. "Il m'a été littéralement impossible de vous écrire jusqu'à ce jour. Je n'ai pas une heure de loisir, étant prise tous les jours par deux séances, et le soir plusieurs fois des diners chez des personnes du pays [.]. De plus je vais 2 jours par semaine chez ma soeur à Zurich dont la santé, Dieu merci, meilleure maintenant, m'a beaucoup inquiétée. Enfin, voilà, cher ami, vous me pardonnerez, et vous accepterez encore aujourd'hui des félicitations d'autant plus cordiales, qu'elles arrivent un peu en retard sur mes pensées [.]". Elle évoque ensuite son travail de peintre. « Comme je vous l'ai dit, je fais une chose tre?s difficile, deux petites filles jumelles de 7 ans aux pieds, jambes et bras nus. Et je suis presse?e d'en finir,ayant le projet et vif de?sir de pousser jusqu'a? Venise avant novembre où la saison n'est plus agre?able la?.J'ai vendu mes 2 e?tudes de roses (ovales) a? Zurich - quoique m'a-t-on dit, les affaires sont plus ou moins stagnantes par ici. Comme j'aurais plaisir de voir vos deux Courbet et encore plus, l'heureux proprie?taireactuel! [.] Mlle Zillhardt [Madeleine Zillhardt, sa compagne] espe?re venir me joindre a? Berne pour l'Italie ». Femme peintre suisse d'origine allemande.
1 lettre autographe signée 3 pp. 1/2 In-4 21/01/1907 En-tête de la Société de Géographie. plires Longue et très intéressante lettre écrite après la lecture del'ouvrage de M. de Peyrimoff, Les résultats de la colonisation française en Algérie, qui lui inspire quelques réflexions sur la politique de colonisation de la France en Algérie. "D'après les analyses que vous en donnez dans les Questions diplomatiques et coloniales, je vois que l'intéressé persévère dans la déplorable doctrine de la colonisation officielle. Nous avons ainsi dépensé et nous dépensons encore des centaines de millions pour obtenir des résultats de plus médiocres. L'erreur provient de ce qu'au lieu de procéder automatiquement par tâche d'huile, par approche, nous avons voulu coloniser par essaimage, créant [.]des villages à 200, 300 kil. des ports d'importation, en plein pays arabes, sans voix de communication, sans appui moral, matériel et commercial, dans le but de constituer des points d'appui à notre domination. L'auteur de ce programme absurde, le maréchal Bugeaud peuplait les nouveaux centres de militaires aguerris et assurait ainsi la perpétuité du régime du commandant. L'Algérie se serait transformée en pays de marchés, afin de donner aux Algériens un semblant de satisfaction [.]. Le remède était pire que le mal [.]. Le but à atteindre était tout autre; il fallait maîtriser la terre. Warnin en eut la claire vision, mais le système qu'il préconisa et qu'il fit adopter, loi de 1873 sur la propriété individuelle, était pleine de périls [.]. A cette époque, j'étais directeur général des affaires civiles et financières ; j'estimai que le seul moyen de donner à la colonisation les terres qui lui étaient indispensables se trouvaient dans l'établissement d'un impôt foncier général appliqué aux européens comme aux indigènes, impôtassez modéré pour ne pas entraver la culture, mais assez élevé pour détruire les lati-tundia européens ou arabes. Il est certain que les donars qui n'exploitaient pas le dixième de leur territoire auraient vendu une partie de leur domaine [.]. Je me gardai bien de formuler mon projet qui aurait soulevé de féroces récriminations de la part des intéressés, mais profitant de la nécessité de construire des chemins de fer, je fis voter par le Conseil supérieur l'impôt foncier sur les terres européennes [.]". Il développe encore le récit de son action en 1879, et conclut. "Nous n'avons pas à nous vanter de notre oeuvre. Tout autre eut été le développement de l'Algérie si dès la première heure par un bon régime de la propriété foncière nous avions mis à la disposition des colons les terres avoisinant les villes de la côte. Au début, la solution était facile ; aujourd'hui, je le reconnais volontiers, la réalisation serait malaisée : trop d'éléments contradictoires entrent en lutte. Mais il ne faudrait pas transformer en doctrines les méthodes empiriques qui ont été suivies le plus souvent par ignorance des vrais principes ou à titre d'expédient improvisé". Premier gouverneur civil de Cochinchine (1879-1883), il organise l'annexion du Cambodge. Résidant général à Madagascar (1886-1889) et député de Cochinchine (1889-1902).
5 lettres autographes signées 5 In-4 1924-1929 Sur papier rose, bleu ou blanc. Enveloppes conservées. bon Truculente correspondance. "Avec, j'imagine, monsieur, un peu plus de caleçons, vous êtes gentil comme les anges que peignit Murillo. Merci de la chroniquette. Même retaillée, elle va encore bien. Envoyez-moi donc votre Cri. Au besoin, je vous ferai (jaillir?) quelques échos scandaleux sur les "gensses" de Paris, pour l'éjouissement des Lyonnais. Ça fera riche. Je vous enverrai Baal sitôt que j'aurai quelques exemplaires de ce diable cornu. Merci pour le "visage très bon". Je passe pour une des plus hargneuses vipères des lettres. Mais qu'est ce que ça f.?". "Je reçois vos "culs de malle" aux rives méditerranéennes où je fais collection, avant de repaitre à Paris, de soleil, de visions marines et de cris de cigales. Merci, et de la charmante plaquette, et de l'article qui m'oppose laudativement à Maryse Choisy. Je vois avec plaisir que Villeurbanne sacrifie utilement aux lettres. Quant aux culs de lampe, ils forment un familier ensemble de tableautins aimables, et vous les avez illustrés, ces sonnets, d'un crayon cordial. Voilà d'ailleurs bien le type de l'édition limitée : 11 exemplaires! [.]". Elle le remercie de nouveau pour son article. "Voilà de la critique, au moins, aigüe et précise, qui ne craint pas le maniement des idées. C'est assez rare". Elle lui propose de lui envoyer ses derniers ouvrages dont Les Nuits voluptueuses et Je l'ai échappé belle. Il est joint un article de journal d'une chronique littéraire de Renée Dunan. Femme de lettres et poétesse féministe ; elle fut liée aux surréalistes et aux mouvements anarchistes.
1 pièce signée sur vélin 1 In-8 oblong 07/09/1662 bon Pièce en partie imprimée et signée, sur parchemin, par l'académicien François de La Mothe Le Vayer, "conseillerdu Roy en ses Conseils d'Estat & privé, de Monsieur le Duc d'Orléans & son précepteur". Quittance de 12livres, 10sols tournois de rente constituée sur les recettes générales. Une des trois signaturesconnues.(R. Bonnet, Isographie de lAcadémie française, Paris, Charavay, 1907, p. 160). Philosophe, philologue et historien français, membre de l'Académie française (1639).
1 manuscrit autographe signé 5 petit in-4 17/12/1913 Ratures et corrections. bon Beau texte de Léon de Tinseau sur Dôle et son clocher, intitulé "Notre clocher". "Plus solide qu'élégant, simple dans sa force, donjon militaire jusqu'au point où entre ses quatre échauguettes, l'architecture religieuse, tout à coup, se décide à dominer. Il est bien le reflet de la vieille âme comtoise, âme de guerrier qui ne sait pas se rendre, âme de croyant pour qui la mort n'est rien [.]. Voilà mon premier souvenir du clocher de Dôle. En voici un plus récent puisqu'il remonte à l'été de 1905 [.]". Il est joint l'épreuve corrigée avec bon à tirer daté et signé. Après une carrière dans l'administration préfectorale, il entame un brillant parcours d'écrivain (romans, nouvelles et récits de voyage), fréquentant les milieux mondains et les cercles littéraires.
1 lettre autographe signée 2 In-4 "ce mercredi" [vers 1795] Adresse au dos "à Madame Louis à La Chartreuse". bon Belle lettre amicale de Jean-François Marmontel à la salonnière Madame Louis. Elle était l'épouse de l'architecte Victor Louis ettenait un salon littéraire à la Chartreuse d'Aubevoye [Eure], fréquenté son voisin Marmontel [qui vivait depuis 1792 au hameau d'Habloville, à Saint-Aubin-sur-Gaillon], et également par Beaumarchais. "Quoi! Depuis quatre jours pas une occasion de remercier ma très aimable voisine du billet charmant que j'ai reçu d'elle, et de l'attention qu'elle a bien voulu donner au passage de la St François! Et parce que mon jardinier est occupé, mon amitié sera muette? Non certes. Puisque la vieillesse me refuse des jambes, la jeunesse d'Angélique m'en prêtera [.]. Il est bien doux de voir que dans un temps où tous les mois se brouillent dans ma mémoire, le 4 octobre ne s'efface point du coeur de mes amis. La fête de François a été célébrée cordialement aux Rotoirs. Ma bonne voisine et sa famille se sont joints à ma femme et à mes enfants pour émouvoir ma sensibilité ; et vous savez, mon aimable voisine, que cette émotion ressemble en moi à de la faiblesse. Mais je n'en rougis point. Pourquoi vivrais-je encore? Et quel seroit pour moi le prix de la vie, si je n'éprouvois pas le bonheur d'être aimé? C'est le seul qui me reste, et vous y ajoutez infiniment. Voici cependant un hiver où je serai privé de presque toute communication avec vous ; et j'ai bien des raisons de penser qu'il sera long et triste. On dit que l'amour a inventé l'ingénieux secret d'élever des pigeons qui dans l'absence de deux amants feraient l'office de courriers. Pourquoi l'amitié n'empliraient-elle pas le même moyen de se donner une poste volante? Quel plaisir ce seroit pour moi de voir arriver de la Chartreuse une colombe apprivoisée [.]". Philosophe, poète, encyclopédiste, grand ami de Voltaire, collaborateur de l'Encyclopédie, membre de l'Académie française.