Thérèse de la Terre. Hommage à l'Ange de Lisieux. - Rare Book Insider
Thérèse de la Terre. Hommage à l'Ange de Lisieux.

Thérèse de la Terre. Hommage à l’Ange de Lisieux.

ESTRADE Daniel (Né à Bagnères-de-Luchon en 1954) Thérèse de la Terre. Hommage à l'Ange de Lisieux. In-folio, 1994. Ed. Galerie Vanuxem, Paris. Couverture rigide toilée à rabats, titrée. H550xL410mm. 2 pages de texte en français par Gérard Barrière. Portfolio complet de ses 6 planches originales gravées à l'eau-forte par Daniel Estrade. Les titres : Hache ; Thérèse défunte ; Thérèse transfigurée (1) ; Thérèse transfigurée (2) ; Transverbération & Thérèse de l'aube. Belles épreuves titrées, numérotées 24/50, signées et datées au crayon par l'artiste. Toutes marges non ébarbées. Ouvrage édité à l'occasion de l'Exposition « Thérèse de la Terre » et achevé d'imprimer en Mai 1994. Imprimée chez Géhan-Parthenay. Exemplaire N°24 d'un tirage à 50 exemplaires sur papier Hahnemühle. Bel état de conservation.
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Désert.

Désert.

ESTRADE Daniel & HUBAUT Sandrine ESTRADE Daniel (Né à Bagnères-de-Luchon en 1954) ; HUBAUT Sandrine Désert. 2009. H510xL660mm. Portfolio complet du texte de Sandrine Hubaut et des 7 planches gravées à l'eau-forte et à l'aquatinte par Daniel Estrade. Toutes les planches sont titrées, numérotées I/XXX, datées et signées au crayon par l'artiste. Imprimé sur papier Hahnmühle par Mario Boni à Paris. Bel exemplaire numéroté I/XXX et cossigné par l'auteur. Emboîtage cartonné crème, titre collé. Titres des planches : Le travail de la grâce (1) ; Le travail de la grâce (2) ; Le travail de la grâce (3) ; Le travail de la grâce (4) ; Face à face (1) ; Face à face (2) & Traversé. Le désert est l'une des métaphores bibliques les plus employées pour désigner la rencontre avec la divinité. Dieu s'y révèle dans une telle surabondance de lumière qu'il provoque cécité et douleur. Pareil à un feu consumant, il dessèche et paralyse les facultés. Au coeur de cette aridité grandit la soif dévorante tandis que Dieu demeure encore caché. Dans cet état d'abandon, l'image que l'homme a de lui-même s'écroule : renvoyé à sa faiblesse et son imperfection, il découvre que la créature n'est rien et ressent l'abîme qui le sépare de Dieu qui est le Tout. La sensation de ne plus être maître de sa vie peut le conduire à la révolte. Or la passivité est nécessaire : non pas la résignation, mais la réceptivité totale au travail de la grâce qui agit en des profondeurs que la conscience n'éclaire pas. Au désert, l'homme expérimente le vide, qui joue un rôle de transformation radicale. C'est le creuset dans lequel le dépouillement fera jaillir l'or pur de l'union mystique. Ce vide passif exigé de l'âme est un vide créateur puisqu'il enfante en elle le germe divin. Mais cette percée de l'essence pure dans l'existence provoque une déchirure. La gangue fragile de la personnalité doit éclater pour que puisse apparaître "mon vrai visage". Ce dernier me rend semblable à Dieu, mais il demeure enfoui au tréfonds de mon être : pour le trouver, il me faudra traverser la "nuit mystique", cette traversée du désert où s'opère la purification des sens et des puissances de l'âme que sont l'entendement, la mémoire et la volonté. Ce qui est en jeu ici, c'est l'éveil de l'homme à sa dimension intérieure car la révélation divine devient révélation de soi-même. "Pour parvenir à goûter tout, N'aie de goût pour rien. Pour parvenir à savoir tout, Ne cherche à savoir rien de rien. Pour parvenir à posséder tout, Ne cherche à posséder rien de rien. Pour parvenir à être tout, Ne cherche à être rien de rien. "Dans ces vers, Saint Jean de la Croix montre en quoi la pauvreté spirituelle devient richesse en Dieu. L'homme "pauvre" devient sourd aux sollicitations du monde extérieur, parce qu'il a trouvé en lui un champ d'une richesse insoupçonnée à explorer. Au lieu de se perdre dans la multiplicité, il s'est rassemblé : le Tout gît au coeur du Rien. (Sandrine Hubaut. Paris, Mars 2009).